Droit de vote des étrangers : Cambadélis (PS) et Baylet (PRG) veulent relancer le débat
"J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans": l'engagement de campagne n°50 du candidat François Hollande était on ne peut plus clair. Pourtant, plus de deux ans et demi après sa prise de fonction, le président en exercice n'a toujours pas légiféré sur le sujet.
Afin de remettre le sujet au cœur de l'actualité, le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis et son homologue du Parti radical de gauche, l'un des derniers alliés du PS, Jean-Michel Baylet, prennent l'initiative.
Mardi 9 décembre, les deux hommes aborderont donc le thème du vote des étrangers non-communautaires aux élections locales lors d'un débat public organisé à Paris.Un représentant du Front démocrate, le nouveau parti "pro-Hollande" fondé par Jean-Luc Bennahmias, participera également en qualité d'invité.
Relancer le débat, au moment où le Parti socialiste semble se chercher, n'est pas anodin. Thème "de gauche" par excellence, le droit de vote des étrangers pourrait servir à rassembler les troupes du PS et du PRG autour d'un sujet fédérateur. Un bon point pour Jean-Christophe Cambadélis, avant le congrès socialiste de juin 2015 qui s'annonce houleux.
Sauf que cette réforme est aussi un sujet de crispation. Cette réforme constitutionnelle nécessite ainsi une majorité des 3/5es du Parlement (les deux chambres réunies) pour être votée, ou l'approbation par un référendum. Deux options à haut risque pour François Hollande qui ne possède pas de majorité parlementaire (le Sénat est même repassé à droite en septembre) et qui a déjà exclu toute possibilité de référendum sur ce texte.
Interpellé à ce sujet le 14 juillet dernier, le président de la République avait assuré qu'il comptait tenter de faire passer cette réforme "en 2016".
Il serait temps, assure en substance Jean-Luc Bennahmias à FranceSoir. "Ce thème est dans les programmes du PS, notamment, depuis 1981 et les 110 propositions de François Mitterrand", rappelle-t-il. "Il faut passer à l'acte. Ce ne serait d'ailleurs que faire ce qu'ont déjà fait une bonne partie de nos voisins européens... donner le droit de vote à ces étrangers intégrés, qui travaillent, payent des impôts, et ont même accès à d'autres suffrages, comme les élections professionnelles, ce ne serait que de se mettre en conformité avec la réalité du pays et avec la visibilité de ces populations", conclut le président du Front démocrate.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.