Élection présidentielle : quelles sont les consignes de vote pour le second tour ?
Dimanche 10 avril 2022, les candidats à l'élection présidentielle qualifiés pour le second tour ont été annoncés. Emmanuel Macron, l’actuel président de la République, et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, s’affronteront une nouvelle fois après leur duel de 2017. Sur les réseaux sociaux comme sur les plateaux télévisés, des consignes de votes ont été annoncées. Jusqu'ici, qui vote pour qui ?
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Faire bloc contre l'extrême droite
Anne Hidalgo, du Parti socialiste, s’est exprimée en ces termes : "Je vous appelle, avec gravité, à voter le 24 avril prochain contre l’extrême droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote d’Emmanuel Macron."
Alors que sur Europe 1, il assurait que le chef actuel de l’État "fricote avec les paradis fiscaux", Fabien Roussel (Parti communiste français) annonce quand même vouloir "mettre l’extrême-droite en échec, en utilisant le seul bulletin de vote à notre disposition". Autrement dit, à voter pour Emmanuel Macron.
Yannick Jadot, dont le parti Europe Écologie Les Verts (EELV) lance un appel aux dons, appelle aussi "à faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron".
Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste), quant à lui, ne veut pas qu’une voix soit laissée à l’extrême droite, affirmant que "Le Pen est un poison". Cependant, il ne donne aucune consigne de vote en faveur d'Emmanuel Macron, assurant qu’il "est un pompier pyromane dont les politiques sont une des causes de la montée du RN".
De son côté, le soir du vote, le fondateur de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a répété à l'envi qu'il ne faut "pas donner une seule voix à Marine Le Pen". Cependant, il n'a pas non plus appelé à voter pour Emmanuel Macron, assurant même que cela revenait pour lui à "choisir entre deux maux". On choisit le moindre, nous dit la suite de l'adage ; les sept millions d'Insoumis, qui seront vraisemblablement les arbitres de ce second tour, devront donc faire un choix entre le barrage à l'extrême droite et le barrage à Emmanuel Macron. Quelle que soit l'issue du vote, le parti de Jean-Luc Mélenchon ayant assuré vouloir "imposer une cohabitation" au présidant sortant, il entend représenter un important bloc d'opposition au sein du futur hémicycle.
#ToutSaufMacron
Éric Zemmour (Reconquête), arrivé en quatrième position lors du premier tour, annonce sans hésitation : "J’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen", assurant qu’il ne "peut pas rester les bras croisés devant les maux qui guettent notre pays". Marion Maréchal, soutien d’Éric Zemmour et nièce de Marine Le Pen, assure sans ambiguïté qu’Emmanuel Macron est un "danger pour la France" et appelle à voter pour la candidate du Rassemblement national.
Malgré cela, notons que Marine Le Pen a martelé ce jour qu'elle n'accueillerait ni Éric Zemmour ni Marion Maréchal au sein de son gouvernement. De vieilles rancunes, sans doute.
Quant au souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), il appelle sans surprise à "tout faire pour faire barrage à Macron".
Florian Philippot, qui lui a apporté son soutien, a appelé à voter pour Marine Le Pen sans états d'âme :
Crise au sein des Républicains
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, avec un parti endetté de cinq millions d’euros, votera "en conscience pour Emmanuel Macron. Pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait", clame-t-elle de son habituel ton théâtral. Là encore, les Républicains se montrent partagés... Si bien qu'Éric Ciotti, pourtant soutien de Valérie Pécresse, a déclaré sur TF1 qu'il ne voterait pas pour Emmanuel Macron.
Autre bémol : alors qu'il n'avait pas soutenu Valérie Pécresse, Nicolas Sarkozy exprime son soutien pour Emmanuel Macron. Non sans une certaine ironie, il invoque pour cela... "la fidélité aux valeurs de la droite républicaine", affirmant qu'une nouvelle époque s'annonce et que cela "nécessitera des changements profonds".
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Le patron des jeunes LR, Guilhem Carayon, déclare qu'il ne votera pas non plus pour Emmanuel Macron. Il ajoute qu'il ne donne aucune consigne de vote, signifiant qu'elles lui "rappellent trop l'ancien monde".
Pas de consigne, ou vote blanc
Dans un communiqué publié hier, Jean Lassalle (Résistons !) déplore les consignes de vote adressées aux Français. Il estime que "rien ne l’aura plus choqué durant sa longue vie publique que d’entendre des consignes de vote", concluant qu’il votera blanc pour ce second tour.
Avis partagé par le député LR Julien Aubert, qui n'est prêt à voter ni pour le Rassemblement national, ni pour Emmanuel Macron."Voter Macron, c'est endosser son bilan et être comptable pour le futur de ses actions", confie-t-il au Figaro. Et d'ajouter : "En mon âme et conscience, je voterai blanc".
La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, ne donne pas non plus de consigne. Elle déplore que "les deux sont des ennemis de la classe ouvrière".
Les libertés ont-elles été mises de côté ?
Sujet prégnant pendant ces deux dernières années, les libertés semblent pourtant avoir été écartées du débat présidentiel. Quelques élus se sont permis une piqûre de rappel :
Parmi eux, nous retrouvons sans surprise la députée et présidente du récent groupe "Ensemble pour les libertés", Martine Wonner. Dans une vidéo diffusée sur Twitter, elle appelle à venir la rejoindre au sein de son collectif.
Membre du groupe LR et sénateur de la Côte-d'Or depuis septembre 2008, Alain Houpert a déploré le comportement de Nicolas Sarkozy, son ancien confrère :
Le président @NicolasSarkozy a appelé à voter @EmmanuelMacron. Malgré l’amitié que je lui porte et ma fidélité politique, je refuse de renforcer la victoire d’Emmanuel Macron et de faire un choix le 24 avril dans la cohérence de mes combats contre ce gouvernement.
— Alain Houpert (@alainhoupert) April 12, 2022
Enfin, Loïc Hervé, sénateur de la Haute-Savoie et membre du groupe Union centriste depuis 2017, explique sa position face à l'extrême-droite de Marine Le Pen. Fondamentalement engagé pour les libertés individuelles, et contre le pass vaccinal, il s'exprime à travers une lettre adressée aux Français : "Je ne tournerai jamais le dos à ces luttes, y compris dans les mois qui viennent."
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