Emmanuel Macron explique sa démission : "j'ai touché du doigt les limites du système politique"
Ca y est. Après une journée d'attente, Emmanuel Macron a enfin parlé. Celui qui a présenté ce mardi 30 sa démission du poste de ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique s'est exprimé en début de soirée à Bercy pour expliquer sa décision "longuement murie".
Devant le parterre de journalistes rassemblés pour l'occasion, Emmanuel Macron a commencé par remercier François Hollande qui lui a permit d'avoir "servi (son) pays pendant deux années". "J'ai consacré toute mon énergie à mener les combats qu'on m'a autorisé à livrer", a-t-il déclaré, rendant au passage hommage aux "agents du ministère" et aux "membres de (son) cabinet" dont il n'oubliera jamais le "dévouement sans faille". Après avoir fait le bilan de ses réussites (la French Tech, la loi Croissance...), il a reconnu quelques échecs. "J'ai parfois échoué à faire partager la nécessité que j’éprouvais d’amplifier notre travail de transformation en profondeur de notre économie", a-t-il notamment admis.
Mais, après deux ans de travail acharné, Emmanuel Macron, a expliqué avoir "touché du doigt les limites du système politique". Ce dernier "produit des conclusions imparfaites et fait souvent abstraction de la réalité", a-t-il affirmé. "La France vit pourtant des circonstances exceptionnelles. A la menace de déclin collectif, s'est ajouté un danger physique pour les Français (...). La réponse est sécuritaire mais aussi morale et civilisationnelle. Nous n’avons pas le droit de répliquer les comportements qui ont toujours eu cours, de penser que l’organisation politique serait immuable. C'est le meilleur moyen de livrer notre pays aux extrêmes. C’est la raison pour laquelle je souhaite aujourd’hui entamer une nouvelle étape de mon combat et construire un projet qui serve l’intérêt général", a-t-il expliqué, en référence à son mouvement En Marche!.
"Ce projet nécessite aussi des transformations en profondeur de notre système politique, économique et social qui demeure bloqué. Les blocages sont sectoriels, techniques, idéologiques et politiques", a-t-il ensuite souligné. "Il faut pour susciter et mener ces débats être libre de formuler à la fois un diagnostic sans concession de la France et un plan pour permettre de remédier à nos faiblesses et d'accroître nos forces", a-t-il poursuivi, expliquant que "cette démarche n'est pas compatible avec l'appartenance à un gouvernement". "Je mesure la gravité de cette décision. Je l'ai longuement muri", a-t-il certifié. "Il eut été facile de rester dans le confort de Bercy et je fais le choix de prendre mes responsabilités", a-t-il déclaré, assurant qu'il ne reniait en rien les années passées au sein du gouvernement, dont il est "fier". "J'ai eu l'occasion de dire au président de la République que les Français lui rendront justice d'avoir fait face à des difficultés exceptionnelles", a-t-il d'ailleurs ajouté dans un souci d'apaisement.
"Le choix que je prends aujourd'hui c'est pour être libre et responsable. Etre responsable d'une nouvelle offre pour construire un nouvel espoir", a-t-il continué, annonçant dès la fin du mois de septembre la présentation "d'un diagnostic" de la France. "Je présenterai ensuite des actions en profondeur", a-t-il promis, avant de conclure: "c'est un choix engageant car notre pays mérite de prendre pour lui des risques. Je suis déterminé à tout faire pour que nos valeurs, nos idées, notre action puissent transformer la France pour l'année prochaine". A suivre...
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