Emmanuel Macron préfère l'emploi "fragile" au "chômage"
Invité ce mardi 10 de la matinale d'Europe-1, Emmanuel Macron s'est exprimé sur l'emploi et est revenu sur le statut des fonctionnaires. Au sujet de l'emploi, le ministre de l'Economie a annoncé le préférer "fragile" au chômage. "Les jeunes ou les moins jeunes, en particulier dans les quartiers défavorisés, ne veulent pas, comme on dit dans les banlieues, +tenir les murs+. Ils veulent entrer dans la vie active, dans l'emploi. Et si cela commence par l'entrepreneuriat individuel ou un emploi qui est peut-être plus fragile qu'un CDI, je préfère cela au chômage, et ils préfèrent cela au chômage", a-t-il expliqué, citant l'exemple de jeunes qui ont trouvé du travail grâce au développement des VTC (voiture de tourisme avec chauffeur).
Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué le statut des fonctionnaires, qu'il avait déjà vivement critiqué lors d'une sortie polémique. "Je ne suis pas contre les fonctionnaires", a-t-il assuré. "Mais il me semble important de réfléchir à la modernisation du cadre. On a besoin de fonctionnaires, on a besoin d'un statut de la fonction publique, pour garantir leur neutralité, leur impartialité. Maintenant, regardez la réalité des choses: il y a beaucoup de fonctions que l'on donne à des fonctionnaires qui pourraient l'être par des gens qui ne le sont pas. Et on garantit parfois des emplois à vie, parfois de manière indue, sans même passer par des concours. Et ça, ça n'est pas juste", a-t-il déclaré.
Au risque de se faire démentir une nouvelle fois par son gouvernement, il a également assuré être favorable, mais à titre personnel, à la rémunération au mérite de la fonction publique. "Il faut accroître la part de mérite, la part d'évaluation dans la rémunération de la fonction publique. C'est une façon de la moderniser. Simplement, la performance ne se mesure pas comme dans l'entreprise. Car on est en charge de l'intérêt général". "Il s'agit là d'une conviction personnelle. Je ne suis pas en train de vous annoncer une réforme du gouvernement", a-t-il précisé.
Une prise de position qui intervient exactement en même temps que celle de sa collègue Marylise Lebranchu. Invitée ce mardi matin sur BFMTV, la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique s'est également dite favorable à une telle décision, à condition que cela soit fait en accord avec les syndicats. C'est pourtant elle qui avait abrogé la prime au mérite individuel pour les fonctionnaires instaurée par Nicolas Sarkozy en 2009, rappellent Les Echos.
Une expérimentation dans ce sens aura d'ailleurs lieu dans la ville de Suresnes (Hauts-de-Seine) dès le 1er avril. Les 1.300 fonctionnaires de la ville verront alors leur rémunération varier en fonction de leur qualité de travail.
A la mi-septembre, Emmanuel Macron avait créé la polémique quand il avait déclaré en petit comité que le statut de fonctionnaire n'était "plus justifiable". Ses propos, rapportés par divers médias, lui avaient valu l'ire de sa majorité. François Hollande lui-même l'avait alors rappelé à l'ordre.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.