Et si face à la surconsommation d'internet, nous nous rationnions ? voici la proposition de Najat Vallaud-Belkacem

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Axel Messaire
Publié le 20 mars 2024 - 17:33
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L'ex-ministre socialiste de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, le 1er juin 2021 à Lyon
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AFP/Archives - JEFF PACHOUD
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l'Education
AFP/Archives - JEFF PACHOUD

Dans une tribune publiée au Figaro qui fait grand bruit, l’ancienne ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, a trouvé la parade pour nous libérer du mal de notre siècle. Faire d’une pierre un nombre de coups illimités, tel serait le résultat d’une seule limitation. Le développement cognitif, amélioré. Le harcèlement en ligne, oublié.

Parce que « tous les grands sujets, écologie, discrimination, inégalités, harcèlement, éducation, savoirs et cultures, sont liés à internet », il est temps de se poser « la bonne question ». À ce titre, la réponse est directement fournie avec la question. Alors, un rationnement de trois gigaoctets par semaine apparaît envisageable, divisant par dix la consommation actuelle d’un Français. Sur fond de philosophie, parce que « nous sommes incapables de nous poser des limites », la contrainte doit selon l’élue venir d’en haut : l’État.

La consommation numérique représente, selon une étude de l’ADEME et de l’Arcep de 2022, 2,5% de l’empreinte carbone de la France. Cependant, le rapport mentionne que « 78% de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l’étape de fabrication. » Le complément représenté par la phase d’usage est finalement bien minoritaire. S’attaquer à cette dernière n’est peut-être que l’arbre qui cache la forêt ?

Parmi les activités numériques consommant le plus de données, nous retrouvons le streaming et les jeux vidéo. L’avenir de ces occupations peut être, dans ce modèle, une réduction de la puissance requise pour leur fonctionnement avec une moindre qualité, plus économe en octets, ou un phénomène de luxe provoquant des inégalités d’accès. Une marchandisation de données supplémentaires n’est pas à exclure dans cet exemple.

L’usage d'internet que nous connaissons peut-il devenir le marqueur d’une classe sociale ? 

Cette solution soulève de nombreux points à éclaircir et un cadrage juridique important pour éviter la moindre dérive. Qu’en serait-il de nos modes de travail ? Dans l’optique où les entreprises seraient épargnées de cette restriction, comme l’élue le mentionne, cela n’appelle-t-il pas à des consommations irraisonnées lorsque l’accès illimité à internet se fera au moment de l’arrivée sur le lieu de travail ? La capacité de l’être humain à passer d’une restriction nette à un accès soudainement illimité, à l’heure où il faut travailler, prête bien des qualités de discipline à cet être pourtant décrit comme incapable de se limiter par la socialiste.

Bien que cette restriction puisse amener des effets positifs sur le temps de cerveau disponible, l’Histoire nous montre qu’à chaque prohibition ou rationnement, l’ingéniosité de l’Homme n’a d’égal que pour se sortir de cette restriction contrainte et forcée. 

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