L’heure du plan de carrière a sonné pour Olivier Véran

Auteur(s)
S. Jouan
Publié le 20 mars 2024 - 16:49
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Olivier Véran, à l'Elysée le 4 juillet 2022
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Olivier Véran
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

Du ministère de la Santé à la Clinique des Champs Élysées il n’y a qu’un pas, toujours sur ce chemin "d’aider des gens à se sentir mieux".  

L’ancien ministre des Solidarités et de la Santé se prépare à l’obtention de nouveaux diplômes auprès de la faculté de santé de Créteil pour évoluer dans la médecine esthétique. Vocation de la première heure selon ses dires, il précise au Figaro que cela serait pour "réparer après une maladie" Tout en conservant son poste de député de la première circonscription de l’Isère, Olivier Véran souhaite conjuguer son engagement avec la reprise du bistouri. Souhaitant repartir sur de nouvelles bases dans la pratique médicale, il ne met pas seulement de côté la neurologie, mais aussi l’hôpital public, en intégrant une clinique privée. Cela ne se ferait cependant qu’une journée dans la semaine, afin de remettre le pied dans la pratique médicale, qu’il admet regretter.

Le choix de cette réorientation n’est pas anodin. En effet, le député se devait de changer de branche, expliquant à l’AFP qu’il s’est "très vite rendu compte en discutant notamment avec quelques patients que l'étiquette de ministre [qu’il a] sur le front perturbait la relation thérapeutique". Cette remise en question ne pouvait que se solder par une voie à la relation moins thérapeutique, l’esthétisme. À croire que ce n’est pas tant M. Véran qui quitte la neurologie, que la neurologie qui répudie son praticien. Cependant, la chirurgie réparatrice n’apparaît pas parmi les rendez-vous possibles avec la célèbre clinique. La réparation après la maladie semble alors donner lieu à des interprétations différentes d’une personne à l’autre. Le politicien précise cependant de quel ordre peuvent être ces souffrances représentant "un pourcentage de Français très important " : une calvitie, une cicatrice sur le visage ou encore le vieillissement accéléré de la peau suite à la ménopause.

Ne procédant pas à de la chirurgie reconstructrice, l’établissement est en revanche mentionné et réputé dans le monde de l’influence pour son travail de chirurgie purement esthétique, alors à l’initiative d’ "interventions auréolées de la French Touch". À n’en pas douter, la démarche reste donc en lien avec le lustre de la culture française, qui n’est pas à occulter.

Une véritable levée de boucliers s’initie, les médias comme les internautes reprochant la situation paradoxale dans laquelle se met l’élu. Le Docteur Jérôme Marty intervient sur RMC en ces termes : "Voilà quelqu'un qui a été ministre de la Santé, qui demandait aux libéraux de prendre leur part pour soulager l'hôpital, qui dénonçait les médecins libéraux quand ils réclamaient de maigres augmentations et qui nous apprend qu'il va arrêter d'exercer la neurologie parce que la neurologie a beaucoup changé… "

Par ailleurs, la France connaît un désert médical pour de nombreuses spécialisations, dont celle de neurologie. Avec 4,4 spécialistes pour 100 000 habitants en 2022, bien en deçà du seuil de 40 pour 100 000 habitants, nous pouvons questionner le choix opéré par l’ancien ministre, comme sa sortie du service public.

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