Fermeture des coffee shops : la fin du cannabis light et légal en France ?

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La rédaction de France-Soir
Publié le 18 juin 2018 - 11:37
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Des bocaux contenant différents types de cannabis en vente dans une boutique spécialisée, le 30 mai 2018 à Annoeullin, près de Lille, dans le Nord
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le cannabis au faible taux de THC pourrait être interdit, notamment lorsqu'il est ajouté à des produits du tabac.
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La ministre de la Santé Agnès Buzyn a déclaré que les "coffee shops" qui vendent depuis quelques semaines des cigarettes au cannabis "light" seront probablement fermés dans quelques mois. Elle a dénoncé l'exploitation de la règle sur le taux de THC pour vendre des produits du tabac. Mais d'autres dérivés misant sur le cannabidiol (CBD) pourraient échapper à la sanction.

Les "coffee shops", qui depuis quelques semaines vendent du cannabis "légal", en France pourraient bientôt fermer selon Agnès Buzin. La ministre de la Santé juge qu'ils exploitent une "zone grise" du droit français qui devrait être clarifiée et qu'ils auront probablement "fermé dans quelques mois". La fin du cannabis "light"? Pas nécessairement. Et dans le même temps la ministre s'est dite ouverte au débat sur le cannabis médical.

A Besançon, Lille puis Paris, les ouvertures d'établissements proposant du cannabis légal se sont succédés, sur la base d'une particularité juridique. Le cannabis est en effet autorisé lorsqu'il contient moins de 0,2% de THC, la substance qui "défonce". Ses promoteurs avancent -même si le débat scientifique n'est pas clos- que l'autre intérêt de la plante réside dans le cannabidiol ou CBD.

Déjà plusieurs entreprises se sont lancées sur ce marché. Mais sur l'angle des produits dérivés avec des infusions, des huiles ou des vaporisateurs d'ambiance. Le CBD, malgré les vertus que certains lui prêtent , ne peut être légalement vendu que comme complément alimentaire.

Lire aussi: Cannabis light et légal en France, quelles règles et quels effets

"Ce n'est pas un produit du tabac", expliquait ainsi en novembre à France-Soir le directeur de CBD 420, pionnier suisse du cannabidiol et de son exportation en France. L'entreprise recommande d'utiliser sa "Blue Dream" par infusion ou vaporisation puisque "fumer est mauvais pour la santé".

C'est d'ailleurs une promotion de son caractère "médical" qui avait valu aux créateurs de Kanavap -le vapoteur au chanvre made in France- de la prison avec sursis. Le produit n'est désormais plus vendu.

Voir: Prison avec sursis pour les inventeurs de la vapoteuse au chanvre

Pour le gouvernement, cette tolérance semble donc avoir trouvé ses limites dans l'usage de ce cannabis light dans les cigarettes. Car contrairement aux autres dérivés au CBD, il implique du tabac.

"Le droit dit que le chanvre peut être utilisé à des fins industrielles quand il contient moins de 0,2% de THC. Il ne parle pas de produits en cigarette mais de la plante. Or ces magasins détournent le droit en disant que leurs cigarettes contiennent moins de 0,2% de THC", a expliqué Agnès Buzyn dimanche 17 sur RTL. Et d'ajouter "On n'est pas en train de lutter comme des fous pour faire en sorte que les Français arrêtent de fumer pour qu'ils se mettent à fumer du cannabis!".

Ce n'est donc pas nécessairement la fin de tout cannabis light et légal. Il faudra attendre les rapports commandés par la ministre avant un éventuel décret qui pourrait l'interdire comme additif dans le tabac tout en maintenant la tolérance pour d'autres produits. Ce pourrait d'être l'occasion de réparer une autre faille juridique qui rend la THC légale.

Sur l'usage médicale du "vrai" cannabis, déjà légalisé dans de nombreux pays, la ministre a en revanche jugé qu'il n'y avait "aucune raison d'exclure, sous prétexte que c'est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes. j'ouvre le débat avec les institutions responsables".

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