Fillon à peine élu à droite, les regards se tournent déjà vers Hollande (et Valls)

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 novembre 2016 - 22:30
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François Hollande et Manuel Valls à l'Elysée.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
Manuel Valls pourrait démissionner de son poste de Premier ministre dès lundi, selon certaines sources non confirmées par le principal intéressé.
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La primaire (de la droite) est finie, vive la primaire (de la gauche). Et la compétition, jusqu'ici annoncée comme morne et sans réel enjeu puisque taillée sur mesure pour donner la victoire à François Hollande pourrait être bien plus mouvementée que prévu, notamment si Manuel Valls participe comme il l'a laissé entendre ce dimanche. Encore faut-il que le président se décide.

A peine la victoire de François Fillon à la primaire de la droite officialisée, ce dimanche 27 en début de soirée, tous les regards se tournent vers François Hollande, toujours muet sur son éventuelle candidature, alors qu'il est au plus bas dans les sondages et désormais menacé par son Premier ministre Manuel Valls, que certains donnaient démissionnaire dès lundi 28, pour se lancer dans la primaire de la gauche.

Seule certitude, maître des horloges et de son choix, le chef de l'Etat dira d'ici au 15 décembre -la date butoir fixée pour les candidatures à la primaire organisée par le PS des 22 et 29 janvier- s'il se présente ou non.

Mais quand et de quelle manière? "Personne ne peut le dire puisqu'il ne s'est confié à personne, il est donc prématuré de parler de son calendrier", assure un proche du chef de l'Etat.

En attendant, la guerre des nerfs bat son plein entre Matignon et l'Elysée. Dans une interview au Journal du Dimanche, le Premier ministre n'a pas exclu de se présenter contre le président sortant, comme l'a suggéré samedi 26 le président PS de l'Assemblée Claude Bartolone.

"Chacun doit mener ses réflexions en responsabilité. Je prendrai ma décision en conscience", a observé Manuel Valls, se gardant d'écarter l'hypothèse d'un face-à-face avec François Hollande.

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on le reconnaît: "On est à la limite d'une réaction en chaîne difficilement contrôlable". Et de pointer le "côté apprenti-sorcier" du Premier ministre qui ajouterait "au risque terroriste et de la proximité entre la droite extrême et l'extrême droite celui d'une crise institutionnelle". "Comment imaginer le chef de l'Etat et le chef du gouvernement proposer ensemble la prolongation de l'Etat d'urgence en Conseil des ministres le matin et s'affronter en meetings le soir? Quelle image donnerait-on de la politique", s'interroge-t-on encore.

Pour Najat Vallaud-Belkacem aussi, il ne serait ni "raisonnable", ni "envisageable" que les deux têtes de l'exécutif, qui doivent déjeuner ensemble lundi à 13h comme chaque semaine, se présentent l'une contre l'autre. "François Hollande et Manuel Valls partagent le même bilan, les mêmes valeurs", a-t-elle observé ce dimanche.

A Madagascar où il participait à un sommet de la francophonie, François Hollande lui-même à une nouvelle fois appelé les Français à se "rassembler quelles que soient les circonstances", "les échéances" ou encore "les choix à faire".

Mais l'un de ses intimes l'admet: "Le rassemblement devient un mot vide de réalité, il finit même par faire sourire. Il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles".

Dans son interview au JDD, Manuel Valls, tout en admettant que François Fillon représente "un adversaire très sérieux pour la gauche", esquisse un angle d'attaque, évoquant "son programme ultralibéral et conservateur, dur avec les modestes et généreux pour les plus riches".

Frédéric Dabi, de l'Ifop, acquiesce: "Fillon est capable de refabriquer du clivage gauche-droite avec un positionnement droitier et libéral quand Juppé, moins dur sur les questions de société, pouvait faire figure d'attrape-tout pour les déçus de la gauche et de Hollande".

Mais à une nuance près et elle est de taille, souligne le politologue: "La division, la balkanisation, l'implosion de la gauche font qu'en définitive, pour elle, Fillon ou Juppé, ça ne change rien à l'affaire".

Tandis que la droite s'est choisie un porte-drapeau incontesté au terme d'une primaire marquée par une participation en hausse sur le premier tour, la gauche s'est encore un peu plus fracturée au cours du week-end.

La Parti radical de gauche (PRG), pourtant partenaire de François Hollande depuis 2012 et représenté au gouvernement, s'est prononcé pour une candidature de sa présidente Sylvia Pinel à la présidentielle, hors primaire du PS, tandis que la base du PCF apportait son soutien à Jean-Luc Mélenchon.

"Dans l'absolu, le programme de François Fillon pourrait permettre une repolarisation mais encore faudrait-il que la gauche se montre un tant soit peu responsable et en mesure de se rassembler", résume un familier de l'Elysée.

 

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