Fin de vie : le projet de loi de retour à l'Assemblée
L'Assemblée nationale risque de nouveau de vivre des débats enflammés à partir de ce lundi. Le projet de loi sur la fin de vie des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (LR) revient ainsi en seconde lecture au palais Bourbon pour un nouvel examen de longue haleine: près de 400 amendements ont déjà été déposés et seront discutés par les députés jusqu'à mardi 6.
Le texte, fruit d'un travail commun entre le PS et LR et voulu comme un "consensus" par François Hollande, se heurte toutefois au mécontentement des pro et des anti euthanasie. S'il a été voté avec une large majorité par l'Assemblée en mars dernier, il a ainsi été rejeté par le Sénat en juin après avoir été vidé de sa substance.
Le compromis du projet de loi Claeys-Leonetti est ainsi refusé par les deux camps. Les élus favorables à l'euthanasie estiment ainsi que l'instauration d'un droit à la "sédation profonde et continue" des patients en fin de vie ne va pas assez loin. La loi devrait prévoir clairement une "aide médicale à mourir", selon les radicaux de gauche et les écologistes, notamment: "choisir sa mort doit être la dernière liberté", a par exemple estimé Roger-Gérard Schwartzenberg (PG). Enfin, selon le patron des députés radicaux, le projet de loi présenté comporte notamment le "
défaut majeur " de pouvoir conduire à "une agonie parfois lente et longue" des malades.Le camp des anti est notamment emmené par les députés Les Républicains membres de l'Entente parlementaire pour la famille. Ceux-ci dénoncent en substance une dérive euthanasique qui serait un premier pas vers la légalisation de protocoles de fin de vie actifs et s'appuient sur l'exemple de Vincent Lambert. Plusieurs associations, dont l'UNAFTC ou l'UNAPEI, soutiennent leur action et ont lancé une pétition de soutien intitulée "non à la mort imposée".
L'assemblée avait toutefois largement approuvé (436 pour, 34 contre et 83 abstentions), en mars dernier, ce texte basé sur une des promesses de campagne de François Hollande. Après le vote, prévu mardi, une commission mixte paritaire devra se réunir afin de voter un texte définitif, prévu pour la fin de l'année.
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