François Hollande : ce qu'il faut retenir de son intervention

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Pierre Plottu
Publié le 05 janvier 2015 - 12:47
Mis à jour le 06 janvier 2015 - 13:09
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François Hollande.
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©emy de la Mauviniere-POOL/SIPA
Le président a annoncé la création d'une taxe sur les transactions financières d'ici à 2017 "au plus tard".
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Deux heures durant, François Hollande a répondu aux questions des journalistes et des auditeurs de France Inter, ce lundi matin. Un exercice plutôt réussi de pédagogie sur son action, même si le chef de l'Etat n'a fait pratiquement aucune annonce.

Opération reconquête. François Hollande compte saturer l'espace médiatique de ce début d'année pour imposer son tempo à ses adversaires et tenter de séduire à nouveau l'opinion. Quelques jours seulement après ses vœux télévisés, juste avant un premier Conseil des ministres de l'année 2015 qui s'annonce chargé, le président était sur France Inter, ce lundi matin.

Les Français ont donc pu se réveiller avec la voix de leur président de la République qui, pendant deux heures de direct à l'antenne de la matinale la plus écoutée de France, a répondu aux questions des journalistes de la station et des auditeurs.

Un exercice réussi –comme attendu, tant il est à l'aise dans ce style– par un François Hollande très pédagogue. Il n'aura finalement manqué qu'un ingrédient pour que la mayonnaise prenne: des annonces. Retour sur les thèmes abordés par le président et ses principales déclarations.

 

Chômage et croissance

"Il y a une responsabilité, celle que j'assume", a dit à propos du chômage, le premier thème abordé ce lundi matin, François Hollande. Reconnaissant son échec sur le sujet, il a dit désormais tout miser sur une croissance supérieure à 1%, seuil à partir duquel le pays devrait créer suffisamment d'emplois pour faire enfin baisser le chômage. Pour dépasser ce chiffre, le président compte sur le pacte de responsabilité et la loi-croissance d'Emmanuel Macron.

 

La loi Macron

C'est LE nouveau texte, très attendu, de cette deuxième partie de quinquennat. Pourtant, s'il compte sur cette loi pour "stimuler l'activité", le président a en même temps assuré que ce n'était pas "la loi du siècle"... Avant de s'empresser d'ajouter, alors que ses intervieweurs s'engouffraient dans cette brèche, que c'était "une loi pour le siècle prochain". Ce passage a peut être été le seul où François Hollande a tâtonné. Preuve en est, au même moment, sur i>Télé, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis évoquait "une loi importante mais qui ne structure pas le siècle à venir".

La libéralisation des voyages en autocar et le travail de 12 dimanches par an, dont sept à la main des maires, ont été au centre de la démonstration du chef de l'Etat du bien fondé de ce texte. "C'est une loi de liberté — nous n'empêchons personne de ne pas ouvrir — et une loi de progrès, car les salariés seront volontaires et davantage payés", a-t-il assuré. Il se dit ainsi confiant au sujet de l'adoption de cette loi et n'envisage pas de passer en force avec une procédure invoquant l'article 49-3 de la Constitution.

 

Impôts et fiscalité

François Hollande a confirmé sa promesse de ne pas créer de nouveaux impôts à partir de 2015, tout en prévenant qu'une baisse de la fiscalité n'était pas pour tout de suite. "Si la croissance est un peu supérieure (à 1% en 2015, NDLR) cela ira à la réduction des déficits", a-t-il précisé. Toutefois, si cela "se confirmait en 2016 ou en 2017 (...) nous verrions ce que nous pourrions faire en termes de baisse de prélèvements".

En réponse à la question d'une auditrice, le président a également fait l'annonce –la seule de l'émission– de la création d'une taxe sur les transactions financières d'ici à 2017 "au plus tard". Celle-ci devrait être commune à 11 pays européens et son produit "pourrait aller aux fonds verts", a-t-il détaillé.

 

Situation internationale et européenne

Le président de la République va rencontrer Angela Merkel ce dimanche pour "parler de l'avenir de l'Europe, de la relation franco-allemande", a-t-il expliqué. Alors que la chancelière Allemande a dit ce week-end envisager une sortie de la zone de euro de la Grèce, François Hollande est beaucoup plus timoré. "Ce sont des citoyens qui doivent se prononcer comme ils l'entendent (…). Quant à la zone euro, c'est à la Grèce seule d'en décider. Il n'y a pas aujourd'hui à émettre je ne sais quelle considération" en fonction de leur vote, a-t-il taclé.

 

Centrale nucléaire de Fessenheim et Notre-Dame-des-Landes

L'année 2015 doit être celle de l'écologie pour François Hollande, notamment car Paris accueillera la Conférence mondiale sur le climat en décembre prochain. Le thème n'a pourtant pas monopolisé le temps de parole du chef de l'Etat ce lundi matin. Tout juste a-t-il confirmé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, sans préciser de date, et annoncé que le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera lancé "quand les recours auront été épuisés". Ce qui devrait ravir les écologistes.

 

L'état de la majorité

A la question de savoir s'il était "sûr d'avoir pris le chemin de gauche", critique récurrente d'une partie de la majorité, François Hollande a fait du Hollande. Et rappelé sa définition de la gauche: "nous le verrons à la fin, parce qu'un chemin, c'est là où il conduit (qui compte) et je fais tout pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de mon quinquennat (…). Est-ce que c'est un chemin de gauche? C'est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner autant de force qu'il soit possible à notre économie sans mettre en cause les valeurs républicaines et le modèle social".

Sur les questions de politique interne à la majorité, le chef de l'Etat a frappé du poing sur la table, mais à sa manière. "Qui peut aujourd'hui refuser de réduire les délais des tribunaux des prud'hommes (comme le prévoit la loi Macron, NDLR), par exemple?", a-t-il soulevé. Puis d'enfoncer le clou: "à force de chercher la perfection, le meilleur projet ne se réalise jamais".

Enfin, le président a balayé la question d'une primaire à gauche en vue de l'élection présidentielle de 2017: "je suis président de la République, je me préoccupe des Français. (Je me préoccuperai de cette élection, NDLR) quand elle arrivera, vous avez la date". Rendez-vous est pris.

 

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