Fresnes : le regroupement des islamistes radicaux inquiète les gardiens de prison
Regrouper au même étage les détenus considérés comme islamistes radicaux, comme le fait le centre pénitentiaire de Fresnes depuis trois semaines à titre d'essai, n'est pas franchement une bonne idée, estiment plusieurs responsables syndicalistes de l'établissement.
"Cela ne fait que créer un noyau dur et leur donner de l'importance", a estimé Yoan Karar, secrétaire local du syndicat SNP-FO, cité par France24.
Il fallait certes faire quelque chose, car "on n'avait jamais vu des appels à la prière criés en arabe par les fenêtres et des prières collectives pendant la promenade", comme c'est le cas dans le centre depuis quelques semaines, a-t-il concédé au Figaro. Mais le responsable syndicaliste regrette qu'aucun moyen supplémentaire n'ait été prévu en soutien de ce regroupement: les responsables de l'administration pénitentiaire "mettent des choses en place de façon forcée, sans concertation".
Son collègue Ahmed El Houmass, secrétaire local CGT pénitentiaire, craint de son côté la création de "zones de non-droit" dans les prisons. "Ca va devenir un jeu", selon lui, certains détenus n'ayant pas été retenus vont désormais essayer d'intégrer ce groupe de "radicaux". "L’administration se trompe", estime-t-il. "Ce n’est pas du tout une punition pour ces détenus, au contraire. C’est pain bénit pour eux, ils me l’ont dit. Leur rôle est d’endoctriner les autres. Cet isolement entre eux agit comme un véritable centre de perfectionnement".
Interrogé par BFMTV, l'un des ténors du barreau, l'avocat Eric Dupond-Moretti, a donné son avis sur le sujet: "à la fois c'est du communautarisme pénitentiaire, et à la fois c'est la volonté, je pense, de ne pas contaminer une partie de la population pénale qui, dans la détresse que l'on peut imaginer, est accessible à ces saloperies-là d'islamistes radicaux. Voilà ça mérite réflexion".
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