Front national : deux anciens membres du parti accusent un député de harcèlement sexuel (vidéo)
Depuis l'affaire Harvey Weinstein, qui a libéré dans le monde entier la parole de victimes de harcèlement, de viols et d'agressions sexuelles, dans tous les milieux socioprofessionnels, de nouveaux témoignages surgissent chaque jour. Ils sont parfois accablants. Dimanche 12, dans l'émission C Politique sur France 5, deux jeunes anciens assistants parlementaires du Front national ont à leur tour révélé avoir été victimes de harcèlement sexuel et de menaces d'un député du parti d'extrême droite.
Mickaël Ehrminger, qui dirigeait notamment un pôle santé dans la campagne présidentielle, et Alexandre Benoît, ancien assistant parlementaire de Sophie Montel (proche de Florian Philippot), ont expliqué dans le reportage avoir subi au quotidien des "propos graveleux", "des gestes", comme des "mains sur les épaules, des massages", et même "des mains sur les fesses".
#Balancetonporc : Un député #FN menace une victime de dévoiler une photo intime s'il venait à révéler son nom publiquement... Témoignage #CPolitique #DirectAN pic.twitter.com/gCybO0oZGN
— Nils Wilcke (@paul_denton) 12 novembre 2017
Mais ce n'est pas tout. Ces deux anciens membres du FN ont aussi assuré avoir été victimes de menaces. S'ils parlaient, le député en question –qu'ils n'ont pas souhaité nommer pour ne pas s'exposer "aux menaces, aux pressions qui viendront de ce parti"- promettait de ruiner leur carrière politique.
"Il a contacté mon ami pour faire pression en menaçant de dévoiler des photos à caractère privé si d’aventure il lui prenait l’envie, à moi-même ou à la personne, de continuer à dénoncer même anonymement les faits qu’on lui reproche. C’est une photo embarrassante, privée, faite dans le cadre de l’intimité dont on ne sait pas comment ils se la sont procurée", a expliqué Alexandre Benoît.
"Si vous avez le malheur de dire quelque chose, vous risquez votre place", a aussi renchéri Mickaël Ehrminger.
Du côté du FN, on fait presque la sourde oreille à ces accusations de harcèlement sexuel en cascade. Selon les journalistes de C Politique, pour le FN, ces témoignages sont même considérés comme une vengeance du clan Philippot envers Marine Le Pen et les autres têtes pensantes du parti d'extrême droite.
Interrogé sur Sud Radio mardi 14, Louis Aliot a de son côté cherché à décrédibiliser une des victimes présumés: à savoir Alexandre Benoît, qu'il accuse d'antisémitisme: "(La journaliste) a pris pour argent comptant les dires d'un ancien assistant qui tweete des choses antisémites en faveur de Soral. (…) Elle n'a pas sorti ses tweets antisémites. Elle sort cette affaire-là, sur des on-dit, mais elle ne sort pas les tweets de cette personne-là".
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