Hollande promet la fin des camps de migrants, contraires selon lui aux valeurs de la France
A deux jours de la fin du démantèlement, "dans les meilleures conditions", de la Jungle de Calais, François Hollande a promis samedi 29 la fin des camps de migrants, contraires selon lui aux valeurs de la France. "C'est très important que nous ayons pu, en quelques jours (...) évacuer de Calais 5.000 personnes et les accueillir dans les places qui étaient prévues: 450 centres d'accueil et d'orientation, qui pourront aller jusqu'à 9.000 places", a dit le chef de l'Etat, en visite au centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) qui héberge 38 migrants.
Alors que les manifestations anti-migrants ne mobilisaient guère samedi - à Annecy (Haute-Savoie) et Digoin (Saône-et-Loire), les pro-migrants se comptaient par petites centaines face à des partisans du Front national dix fois moins nombreux -, François Hollande a redit sa confiance en la solidarité française: "s'il y a eu des tentatives pour mettre en cause cette politique, pour essayer de créer un doute dans la population, aujourd'hui ces tentatives n'ont pas pu trouver écho".
"La population française a parfaitement compris ce que nous faisions et il n'y a eu aucun incident, ni au départ ni à l'arrivée", s'est-il félicité, parlant d'une évacuation "dans les meilleures conditions". Les autorités françaises ont lancé lundi une vaste opération de démantèlement du campement de Calais qui abritait entre 6.400 et 8.100 migrants. Celle qu'on appelle la Jungle est désormais déserte, plusieurs milliers de migrants ayant été transférés vers des CAO dans différentes régions de France. Les derniers travaux de démolition doivent s'achever lundi.
Convaincu que la France s'est montrée "à la hauteur", le président de la République a affiché sa détermination: "nous ne pouvions plus tolérer les camps et nous n'en tolérerons pas". Le camp calaisien "n'était pas digne de ce que peut être l'accueil de la France". Selon M. Hollande, il reste 1.500 mineurs isolés à Calais, qui "seront très rapidement acheminés vers d'autres centres". A ce sujet, le président a affirmé s'être "entretenu avec la Première ministre britannique (...) pour que les Britanniques accompagnent ces mineurs dans ces centres et puissent prendre leur part pour ensuite les accueillir au Royaume-Uni".
Samedi, plus d'une centaine de parlementaires (PS et PRG) ont d'ailleurs adressé une lettre ouverte à la ministre de l'Intérieur britannique, Amber Ruud, pour demander à Londres d'accueillir "immédiatement" ces mineurs logés au centre d'accueil provisoire (CAP) aménagé dans des conteneurs jouxtant la Jungle. "Nous sommes fermement engagés à travailler avec les Français pour protéger les enfants qui restent à Calais - et cela inclut le transfert d'enfants admissibles au Royaume-Uni, dès que possible et en toute sécurité", a indiqué samedi soir, un porte-parole du gouvernement britannique, dans un communiqué. "Nous avons déjà transféré un grand nombre de mineurs non accompagnés au Royaume-Uni et comme l'a dit la ministre de l'Intérieur Amber Rudd au Parlement cette semaine, plusieurs centaines d'enfants et de jeunes seront conduits au Royaume-Uni dans les prochains jours et semaines", précise le texte.
Face aux journalistes, François Hollande a également évoqué la situation des réfugiés qui ont afflué ces derniers jours dans la capitale. Après avoir été délogés une énième fois à la mi-septembre, plus de 2.000 nouveaux migrants se sont réinstallés dans des quartiers du nord-est de Paris. Des centaines de tentes igloo s'entassent désormais sur plus de 700 mètres sur le terre-plein de l'avenue de Flandres. A ceux qui affirment que ces réfugiés viennent de la Jungle, le chef de l'Etat a répondu samedi, catégorique: "ce ne sont pas ceux de Calais qui sont allés à Paris". "Il y en a peut-être eu quelques-uns. En revanche, a-t-il assuré, il y a eu un nouveau courant migratoire venant de Libye ces dernières semaines, ces derniers mois, et qui se sont dirigés vers Paris".
Il a confirmé le projet d'une évacuation rapide. "Dans les jours qui viennent", a indiqué vendredi soir le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Nous allons faire la même opération que pour Calais mais dans des conditions différentes", a assuré samedi M. Hollande. "Et nous allons les accueillir dans les centres d'accueil et d'orientation dès lors qu'ils relèvent du droit d'asile". Les autres seront "raccompagnés". La veille, Bernard Cazeneuve s'était voulu rassurant, estimant que "85% de ceux qui se trouvaient à Calais relevaient du statut de réfugié en France". "Ce gouvernement ne renverra pas en Syrie ni en Irak les chrétiens d'Orient, ni les Yézidis, ni les victimes de Daech", avait-il ajouté, ce qu'a confirmé samedi François Hollande.
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