Hollande s'attaque aux "manipulateurs" qui parlent d'une France "envahie par les migrants"
François Hollande s'est voulu offensif contre l'extrême-droite et une partie de la droite lors d'un discours en marge d'un somment européen à Bruxelles, jeudi 15, au sujet de la crise migratoire. Sans détours, le président de la République a dénoncé la manipulation sur les chiffres des réfugiés.
"En termes de nombre, la France n'est pas soumise à un afflux de réfugiés et ceux qui prétendent que nous serions envahis sont des manipulateurs, des falsificateurs, qui le font pour des raisons purement politiques, pour faire peur", a-t-il affirmé, lapidaire.
"Aujourd'hui où vont les réfugiés? Essentiellement en Allemagne, en Autriche et en Suède. L'Allemagne (...) a accueilli depuis le début de l'année plus de 500.000 personnes et le pays qui, rapporté à sa population, fait le plus pour les réfugiés, c'est la Suède", a observé François Hollande, rappellant au passage l'engagement de la France d'accueillir 24.000 réfugiés sur deux ans.
Le 8 octobre, sur le site mémoriel du camp de déportation des Milles, près d'Aix-en-Provence (Sud-est), le chef de l'État avait déjà dénoncé des dérives xénophobes, alors que la crise migratoire exacerbe le débat politique en France sur le thème de l'immigration. "La République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau", avait-il notamment affirmé, en réplique à des propos de l'eurodéputée Nadine Morano (Les Républicains) sur la France qui serait un "pays de race blanche". Il avait dénoncé avec fermeté "l'intolérance qui conduit à la discrimination, l'ignorance qui nourrit la haine, l'indifférence qui tolère ces dérives".
La veille de ce discours, le président de la République avait brocardé Marine Le Pen au Parlement européen à l'occasion d'une allocution commune qu'il avait réalisé avec Angela Merkel. "La souveraineté n'a rien à voir avec le souverainisme. La souveraineté européenne, c'est d'être capable de décider pour nous-mêmes et d'éviter que ce soit le retour aux nationalismes, aux populismes, aux extrémismes", avait lancé François Hollande à l'adresse de la présidente frontiste qui lui reprochait d'être à la remorque de l'Allemagne sur le dossier des migrants.
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