Inégalités au travail : les femmes davantage victimes et critiques
Dans le secteur privé, les femmes se disent davantage victimes de discrimination au travail que les hommes et se montrent plus critiques sur la résorption des inégalités, selon une étude de l'Apec rendue publique jeudi.
La moitié des femmes (51%) travaillant dans une entreprise privée française disent avoir été victimes de discrimination dans leur carrière, contre 43% des hommes interrogés par l'Association pour l'emploi des cadres
Les premières relatent le plus souvent des faits de discrimination salariale, de carrière, de harcèlement (moral ou sexuel), des propos ou attitudes sexistes. Les seconds citent davantage discrimination à l'embauche, sanctions disciplinaires voire licenciements.
Moins d'une femme sur deux se dit visée par des remarques portant sur le physique (46%) ou par des stéréotypes de genre (44%), une proportion plus élevée que les hommes (respectivement 39% et 36%).
Ces différences de vécu débouchent sur "une grande distorsion entre la perception des femmes et celle des hommes", explique l'Apec.
En effet, 70% des femmes interrogées jugent que les inégalités sont restées stables ces cinq dernières années, contre 57% pour les hommes. Ils sont 30% à percevoir une réduction des inégalités, soit deux fois plus que les femmes.
Dans l'entreprise, les chances de réussite sont-elles les mêmes pour tous? "Oui", répondent 83% des hommes. Les femmes ne font ce constat qu'à 63%.
Les préjugés ont eux-aussi la vie dure.
Un exemple: si "56% des salariés estiment qu'une femme ayant des enfants en bas âge travaille généralement moins (en heures) qu'une femme qui n'en a pas", le constat "ne se vérifie pas pour les pères de jeunes enfants, pour lesquels seulement 31% considèrent qu'ils travaillent moins".
Cette étude a été réalisée en octobre et novembre 2017 en ligne, auprès d'un échantillon représentatif de 1.508 salariés d'entreprises privées françaises employant 50 personnes ou plus.
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