Jean Messiha embauché par Europe 1 : le cadre FN proche de Marine Le Pen répond à la polémique et attaque "les belles âmes qui interprètent de travers"
Cadre FN "à la papa" et proche de la fille, auteur de tweets racistes et complotistes, Jean Messiha a pourtant été embauché par Europe 1 où il officiera comme chroniqueur politique dans l'émission de Christophe Hondelatte à partir de la rentrée. Une nomination qui suscite des remous au sein de la rédaction de la radio et au-delà, une pétition a même été lancée en ligne. Celui qui a échoué aux législatives 2017 -sous l'étiquette FN- et a participé activement à la construction du programme présidentiel de Marien Le Pen préfère pour sa part se présenter en simple adhérent frontiste. "Les gens qui me côtoient savent que j'aurais quand même du mal à être raciste", affirme-t-il dans une interview au Point ce mardi 29.
"Tous les migrants ont une carte bleue alimentée par les deniers publics. À Tergnier (Ain, NDLR) le maire gauchiste leur a offert des VTT!!", assurait par exemple Jean Messiha sur son compte twitter à propos de Christian Crohem, maire de la ville en question. "Passons sur l’appellation gauchiste, utilisée ici de manière particulièrement péjorative, et sur l’utilisation du terme migrant pour désigner des demandeurs d’asile. L’affirmation de Monsieur Messiha sur les VTT est tout simplement mensongère", a-t-il répondu, cité par L'Union, au candidat FN en campagne pour les législatives dans l'Ain.
Homme de l'ombre au FN, cheville ouvrière des "Horaces", ces experts surdiplômés travaillant à crédibiliser le projet de Marine Le Pen, Messiha a toujours dénoncé le Front de Jean-Marie Le Pen comme un "instrument du système en place". Un parti "aux relents fascistoïdes" dont cet énarque né au Caire en 1970 de parents égyptiens coptes est pourtant un digne légataire. Assumé, qui plus est.
L'une de ses théories, jouant sur l'amalgame entre collaboration et traumatisme de la guerre, veut ainsi que "les pays dont les élites ont collaboré avec l'Allemagne nazie sont curieusement les pays où les élites sont fanatiquement attachées à l'euro", comme le résume Le Point. L'intéressé confirme, ajoutant même qu'il "y a quelque chose qui relève de l'exorcisme dans l'obstination des pays à abandonner leur souveraineté".
Souveraineté et identité sont ainsi les deux chevaux de bataille de ce haut fonctionnaire au ministère de la Défense qui se présente comme "Français de souche par naturalisation". Anti-immigration, Messiha définit l'islam comme un "système de civilisation incompatible avec la République" tout en appelant à ne pas confondre la religion et "les musulmans". Contradictoire? Pas selon celui qui est un habitué de la méthode. Au Point, il affirme par exemple qu'il officiera sur Europe 1 en "homme normal, libre" et pas "en tant que frontiste". Tout en affirmant qu'il "ira (y) débattre avec (s)es convictions. En posant les idées qui sont les (s)iennes". Pas de quoi rassurer ceux qui s'interrogent publiquement sur sa capacité à faire montre d'un travail journalistique et de mesure.
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