Juppé, Sarkozy et bientôt Le Maire : 2016, année de la primaire à droite
Ils ne sont pas tous candidats, du moins pas encore officiellement, mais ils sont déjà tous en campagne. L'année 2016 est celle de la primaire de la droite et du centre, programmée les 20 et 27 novembre prochains, censée désigner le candidat commun à la présidentielle de 2017. Une compétition cruciale pour les ténors, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire en tête, qui ne cachent pas leurs ambitions présidentielles.
C'est Alain Juppé qui est à l'offensive en ce début d'année. Avec une grande interview, très critique contre Nicolas Sarkozy, dans le JDD dimanche 3, le JT de 20H de France-2 lundi 4 et la sortie de son deuxième livre programmatique (Pour un Etat fort, ed. Lattès, au titre révélateur), disponible ce mercredi 6, l'ancien Premier ministre se repositionne en "homme de droite", a-t-il martelé, mais "non sectaire". Un virage à droite pour le candidat afin de couper l'herbe sous le pied de ses adversaires, qui l'accusent d'angélisme et dénoncent sa prétendue proximité avec la gauche.
Fin de l'espace Schengen, durcissement du regroupement familial, rétablissement des peines plancher... les propositions de l'ouvrage du maire de Bordeaux sur la sécurité, la justice et l'immigration sont de vraies propositions de droite. Du Sarkozy dans le texte, disent les observateurs. Une manœuvre pour asphyxier l'ancien président, analysent d'autres.
Il est vrai que Nicolas Sarkozy est très discret ces dernières semaines et sa dernière apparition publique, hormis des messages, de vœux par exemple, diffusés par les réseaux sociaux, remonte à un mois, au 20h de France-2 le 7 décembre dernier. Qu'importe, malgré les sondages qui donnent tous Alain Juppé favori et un espace politique réduit sur lequel braconnent à la fois le maire de Bordeaux, mais aussi François Hollande, avec la déchéance de nationalité notamment, le patron de LR reste confiant. Son analyse: la machine du parti, qu'il a su verrouiller, doit lui permettre de l'emporter à la primaire grâce au noyau dur des militants, sarkozystes à une écrasante majorité.
Mais le match ne se limite pas à ce duel. Si François Fillon, lui aussi plus discret ces derniers temps, semble distancé, le jeune et ambitieux Bruno Le Maire continue à occuper un rôle de challenger qui pourrait le placer en position de "faiseur de roi" en cas de second tour à la primaire. Pas encore candidat, officiellement du moins, le député de l'Eure devrait se déclarer entre la fin du mois de janvier et début février, selon son entourage. Et jouer à plein la carte du "renouveau", son slogan, pour mieux se différencier de ses illustres adversaires, l'un ancien président, l'autre ancien Premier ministre. Tous deux "anciens".
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