Juppé, Sarkozy, Hollande : les petites phrases volent en escadrille
Le "prophète de malheur" s'en est pris à "l'identité naïve" du quasi-misanthrope qui dénonce lui-même l'incompétence du troisième larron... Traduction: attaqué par Nicolas Sarkozy sur son concept d'intégration des migrants Alain Juppé lui a répondu ce mercredi, tandis que François Hollande renvoie, à grands coups de piques, les deux hommes dos à dos dans un livre paraissant également ce mercredi. Malgré la chaleur caniculaire à Paris, l'ambiance est fraîche dans les coulisses de la course à l'Elysée.
Nicolas Sarkozy a, comme souvent, tiré la première salve dans son livre de candidature (Tout pour la France, ed. Plon) paru ce mercredi mais dont les bonnes feuilles circulent depuis lundi 22. "Il n'y a pas d'identité heureuse quand des milliers de Français nés en France, élevés en France en viennent à haïr à ce point leur patrie. Il n'y a pas d'identité heureuse lorsque les règles de la République sont à ce point bafouées. Il n'y a pas d'identité heureuse lorsqu'on accepte des accommodements +raisonnables+ par souci prétendu d'apaisement", y fustige notamment le désormais candidat officiel à la primaire de la droite en référence au concept du maire de Bordeaux dans une longue anaphore très hollandaise. Puis de conclure: "la seule identité qui m'importe, la seule légitime à mes yeux, c'est celle de la France".
La réponse, cinglante, de l'intéressé ne s'est pas faite attendre: "n'écoutez pas les prophètes de malheur", a répliqué dès ce mercredi Alain Juppé sur Twitter. Puis d'appeler dans le même message à le rejoindre "à Chatou (samedi 27, NDLR) pour préparer l'avenir. Mon objectif: fierté d'être Français, bonheur de vivre en France", soit justement la définition de son "identité heureuse". Le tout sans paraître vouloir donner trop d'importance à son détracteur.
Et François Hollande dans tout ça? Et bien le chef de l'Etat distribue les bons et les mauvais points aux deux hommes dans un livre d'entretien, le deuxième en deux semaines, paru toujours ce mercredi (Ça n'a aucun sens, ed. Plon). Nicolas Sarkozy "pense qu'il a été battu par la crise" à la présidentielle de 2012, et "considère qu’il n’y a personne d’autre à droite, qu’il est entouré de médiocres et qu’il a été battu par un incapable", y tance le président. Pire, "la première réaction n’est jamais la bonne chez (lui)", ajoute encore François Hollande qui reconnaît toutefois que son rival "n’est pas le plus mauvais en campagne".
Quant à Alain Juppé "ça l’ennuie d’aller au contact des gens", avance le chef de l'Etat qui semble ainsi balayer toute chance de victoire à la primaire de la droite pour le maire de Bordeaux. Une victoire que semblent souhaiter certains à gauche, dans un réflexe anti-sarkozyste, mais que l'ancien patron du PS ne semble pas particulièrement appeler de ses vœux, estimant que Juppé "est dans la continuité du ministre du Budget de 1986, qui supprime l’impôt sur les grandes fortunes, et du Premier ministre de 1995, qui en termine avec la fracture sociale, avec un plan d’austérité". Une manière aussi de discréditer celui qui paraît en mesure de battre son "meilleur ennemi", Nicolas Sarkozy, dans la course à l'investiture pour 2017?
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