La colère du maire d’Orléans face aux migrants des JO
Ce sont des centaines de migrants que la ville d’Orléans accueille après des transferts en toute discrétion venus de la ville de Paris. Serge Grouard dénonce lors d’une conférence de presse lundi 25 mars l’envoie de plusieurs centaines de migrants depuis Paris sans que les villes n’en soient informées.
La ville du Loiret est démunie face à cette arrivée massive. D’abord envoyés pendant quelques semaines à l’hôtel, les migrants sont ensuite contraints de vivre dans la rue, les structures sociales étant tout à fait engorgées après ce mouvement important et imprévu. La ville n’était pas préparée à une telle arrivée et regrette l’absence de communication venue de Paris. En effet, ces derniers semblent prévoir l’avènement des Jeux Olympiques de cet été en expulsant ces migrants pour les transférer dans plusieurs villes, dont celle du maire, ex-Républicain, sans même avertir les équipes municipales.
Le maire annonce lors de cette conférence de presse que « Orléans n'a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris ». Il met par la suite en lumière l’opacité de cette opération « Faute de renseignements officiels, j'ai donc croisé quelques chiffres recueillis auprès d'associations et du Centre communal d'action sociale de la ville d'Orléans ».
Au micro de France 3 Centre-Val-de-Loire, l’élu détaille la situation en annonçant que toutes les trois semaines environ, un car venu de Paris est affrété par les services de l’Etat. Ce ne serait pas moins de « 500 personnes [qui] seraient arrivées depuis Paris ou la région parisienne ».
Après avoir tenté d’enquêter sur le sujet, l’édile orléanais estime que les services de l’Etat ont fourni des « réponses [...] évasives, sans [qu’il ne] sache exactement qui venaient et surtout ce qu'on leur proposait ».
Les frais d’hôtel semblent être à la charge de l’Etat, qui accorde à chacun trois semaines de séjour avant de laisser les migrants agir en toute autonomie. Avec les structures sociales surchargées, ils n’ont d’autres choix que de retourner à la rue. Le maire s’insurge alors en estimant que « ça n'est pas convenable, on ne peut pas se débarrasser des problèmes sur nous en disant que 'c'est difficile à Paris, débrouillez-vous' ».
Les associations d’aide aux personnes précaires présentes sur place partagent le sentiment du maire en émettant la même observation. À la demande de l’Etat, plusieurs centaines de personnes ont été évacuées de camps de migrants ou de squats parisiens afin d’être redirigées vers 13 « sas d’accueil » en région. Contraint à de nouvelles difficultés dans les petites villes présentant moins de moyens que la capitale, certains préfèrent alors faire le trajet inverse pour retourner sur Paris, comme l’explique Paul Alauzy de Médecins du Monde. « Depuis l'arrivée des JO, on envoie systématiquement les personnes hors de d'Île-de-France, c'est juste un déplacement des sans-abris et ils se retrouvent dans des petites villes, où il y a beaucoup moins de moyens, à la rue alors qu'ils n'ont pas de réseau. »
De ces différents constats, un collectif s’est créé, "le revers de la médaille", dont Paul Alauzy est le porte-parole. Ce collectif regroupant 60 associations permet de dénoncer une tentative de « nettoyage social » observé à la suite de grands événements. Plongés dans les nombreux scandales entourant les Jeux parisiens, les migrants ne deviennent qu’un aspect parmi tant d’autres.
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