La retraite à 64 ans n'est pas à l'ordre du jour pour le gouvernement
Recadrage, couac de communication, ou simple phrase malheureuse et mal interprétée, la déclaration du ministre du Travail François Rebsamen sur l'allongement de la durée de cotisation a en tout cas inquiété jusqu'à Matignon. L'entourage de Manuel Valls a rappelé mardi 16 au soir qu'il n'était "pas question" pour le gouvernement de se lancer dans une nouvelle réforme des retraites, encore moins de faire passer l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62 ans.
Quelques heures plus tôt François Rebsamen, interrogé par France-3 sur le financement des retraites complémentaires, avait déclaré "s'il faut progressivement, c'est d'ailleurs prévu dans la loi Ayrault, allonger la durée de cotisation, nous le ferons puisqu'il est normal, je crois, que lorsque l'espérance de vie s'allonge, on allonge proportionnellement la durée de cotisation".
Il n'avait pas été question de retraite à 64 ans dans la déclaration du ministre qui laissait cette appréciation au conseil d'orientation des retraites. François Rebsamen avait d'ailleurs par la suite précisé que l'allongement progressif de la durée de cotisation était prévu par la loi Ayrault, pour passer " à 43 ans à l'horizon 2035". Il n'aurait donc fait que rappeler les apports de la réforme.
Mais plus que le contenu de la déclaration, c'est le timing qui a déclenché la polémique. Dans un rapport qu'elle doit publier ce jeudi 18, la Cour des comptes propose en effet pour sauver les retraites complémentaires de faire passer l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Une mesure que le gouvernement ne juge pour l'instant pas nécessaire.
Peu de temps après la déclaration malheureuse de François Rebsamen, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine avait déjà écarté la possibilité d'une nouvelle durée de cotisation. Le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux avait également déclaré qu'un tel allongement n'était "en aucun envisagé", en tout cas "dans les prochaines années". L'opposition quant à elle saluait, sourire aux lèvres, la prise de conscience de François Rebsamen sur la nécessité d'une retraite à 64 ans.
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