L'Académie nationale de médecine préconise la vaccination obligatoire
Mardi 25 mai, l'Académie nationale de médecine publie un communiqué préconisant la vaccination obligatoire contre le covid-19. Intitulé "Obligation" n'est pas un gros mot quand il s'agit de vacciner contre la Covid-19, leur texte revient sur la couverture vaccinale actuelle, soulignant le fait qu'il sera "très difficile d’obtenir avant la fin de l’été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie, soit 90% de la population adulte ou 80% de la population totale (enfants inclus)."
Pourquoi cette recommandation ?
Selon elle, c'est "la pénurie de vaccins [qui] a imposé que la campagne de vaccination respecte une priorisation évolutive des candidats à la vaccination", ne faisant référence à aucune balance bénéfices/risques, ni à des différences entre les tranches d'âges - modèle que nous avons pourtant suivi. Aussi, après la pénurie, le prochain défi sera celui du "paradoxe d’un excédent de doses face à une couverture vaccinale insuffisante." En somme, il faut se dépêcher pour ne pas gâcher les stocks. Donc, "l’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants devra être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge." Pour rappel, les vaccins sont toujours en phase 3, sous AMM conditionnelle.
L'Académie soulève par ailleurs le fait que la campagne devra se confronter à "la réticence de parents qui ne manqueront pas d’objecter que la Covid-19 est généralement bénigne dans le jeune âge." Sur ce sujet, les académiciens n'ajoutent rien. Faut-il comprendre que l'objection en question est légitime ?
Toujours selon eux, d'abord "rejetée sur l'argument réaliste du manque de vaccins, l'obligation vaccinale doit maintenant être envisagée". Outre l'argument du stock, l'Académie promeut la vaccination en rappelant qu'elle est déjà obligatoire pour "la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964)". Le tétanos avait un taux de létalité de 27 %. Le rationnel scientifique voudrait que l'on compare ce qui est comparable. Par ailleurs, les académiciens soulignent "un taux d’efficacité [des vaccins] de 90 à 95 % contre les formes graves de la Covid-19". Pour cela aussi, les chiffres sont à remettre en perspective. Enfin, c'est aussi parce "que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler [l'épidémie] dans la durée" que l'Académie nationale de médecine recommande "de mettre en oeuvre sans tarder le passe vaccinal" et "de rendre la vaccination exigible" pour différentes activités professionnelles, pour les donneurs de sang ainsi que pour les étudiants, d'ici à l'été 2021.
Pour ce faire, le COSV propose la "vaccination en anneaux"
Annoncée au début du mois, cette "stratégie consiste à vacciner tous les individus ayant été en contact avec un sujet présentant une infection confirmée, ainsi que toutes les personnes en contact avec ce premier cercle de sujets contacts". Une opération de ce type a été organisée dans le quartier de Bacalan à Bordeaux, en réaction à la découverte d'un variant "très rare" :
Vaccination en urgence d'un quartier
— Christophe Beneton (@ChristopheBene6) May 22, 2021
Ça devient n'importe quoi... https://t.co/5wOspEG2gT
En plus de la "mobilisation rapide d'équipes mobiles", le Conseil d'Orientation de la Stratégie Vaccinale avance "[qu']une quarantaine stricte et surveillée doit être imposée pour les personnes étant identifiées comme contacts primaires ou secondaires, et qui refusent la vaccination." Par ailleurs, de toute évidence, cette stratégie devra aller de pair avec une surveillance accrue des données de santé, permettant de réagir plus rapidement. À ce sujet, le gouvernement prévoit de rendre obligatoire l'utilisation du QR code "à l'entrée des bars, restaurants et salles de sport". C'est grâce à l'application TousAntiCovid que ce "carnet de rappel" devrait être mis en place, dès le 9 juin prochain.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.