Le doublement du nombre de mosquées réclamé par Dalil Boubakeur crée la polémique
C’est une déclaration qui n’a pas manqué de soulever les plus vives polémiques qu’a faite Dalil Boubakeur, le président du Conseil français du culte musulman, le week-end dernier."Nous avons 2.200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans", a-t-il avancé samedi 4 au Rassemblent annuel des musulmans de France, un événement organisé au Bourget par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF).
Pour Dalil Boubakeur, loin de vouloir jeter un pavé dans la mare ou impulser un rapport de forces, sa déclaration n’a pour but que de mettre en lumière le manque de lieux de culte appropriés pour les 4 à 5 millions de musulmans vivant en France selon les estimations (7 millions selon lui). Une position qui a notamment trouvé écho chez Amar Lasfar, le président de l’UOIF qui a surenchéri: "Il faut que le nombre de mosquées reflète le nombre de musulmans (...). Nous avons le droit de construire des mosquées, que les maires ne s'y opposent pas".
Signe de la sensibilité de cette question? La déclaration de Dalil Boubakeur a déclenché une vague de réactions, rarement positives. Pour Florian Philippot, vice-président du Front national et invité lundi 6 sur i>Télé, "2.200 mosquées en plus d'ici à 2017, c'est trois par jour, une toutes les huit heures. Ce serait le plus grand chantier de France". Moins alarmiste, mais tout aussi sceptique, le maire de Nice Christian Estrosi (UMP) s'est déclaré sur Public Sénat "pas favorable" en général à la construction de nouvelles mosquées, sauf exception, en raison du "principe de précaution".
Mais quelques réactions positives se sont aussi fait entendre, y compris au gouvernement. Pour Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat chargé de la Simplification, "il n'y a pas assez de mosquées en France" et le manque de places, invoqué par Dalil Boubakeur, est pour lui un facteur direct de radicalisation. Même soutien de la part la conférence des Evêques de France, par la voix de son porte-parole monseigneur Ribadeau-Dumas, qui a estimé que la demande de Dalil Boubakeur est "légitime". "Les musulmans doivent, comme les chrétiens et les juifs, pratiquer leur religion", a-t-il ainsi déclaré sur Europe-1 dimanche 5.
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