Le mensonge, un nouvel outil de communication pour le gouvernement ?
Les Français soulignent de plus en plus leur défiance vis-à-vis des hommes politiques, et la situation ne s’arrange pas en ces temps troublés par l’épidémie de coronavirus. Le gouvernement est accusé de mensonges ….
La question des masques, un mensonge qui met la puce à l’oreille
Le 6 mars, Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé, était très clair sur les masques :
« J'insiste : l'usage des masques en population générale n'est pas recommandé et n'est pas utile ».
Il confirmait la position du gouvernement, relayée à de maintes occasions.
Moins de deux mois après, le 3o avril dernier, le même ministre de la Santé expliquait face caméra : "Il y a une recommandation du port du masque dès lors qu’on ne peut pas respecter la distanciation physique et le respect des gestes barrières. ». On est passé de l’inefficacité à la nécessité pour des raisons obscures. A-t-on masqué la réalité aux citoyens en raison de la pénurie de masques ? Là encore, les propos des ministres sont contradictoires à quelques semaines d’intervalle.
Ce sont ces mensonges, qui ont mis l’opinion publique en alerte, et depuis, les déclarations des uns et des autres confirment ce malaise au plus haut niveau de l’Etat.
Le déconfinement, des arrangements pris avec la réalité et la vérité
Aussi, lorsque le 3 mai dernier, Mr Véran est interrogé par les journalistes du Parisien sur la décision prise par le président de la République de rouvrir les écoles à partir du 11 mai, il assure que cette ambition est en accord avec les prescriptions du Conseil Scientifique :
Le Conseil scientifique était opposé à la réouverture des écoles « comme avant », ce qui n’a jamais été notre volonté. Nous sommes donc en accord.
Le conseil aurait donc été favorable à cette rentrée en mai à condition de changer les règles. Pourtant, l’avis de cet organisme a été publié le 20 avril et les conclusions ne prêtent à aucune interprétation :
En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »
Un retour aux origines de cette vague de mensonges ou d’omissions
Bien évidemment, on peut se poser la question : depuis quand le gouvernement tient-il à nous maintenir dans l’ignorance ? Les mensonges étaient-ils volontaires ou non ? Peut-on excuser un responsable politique contester l’utilité du port du masque avant de finalement comprendre, après avis scientifique, son erreur?
En revanche, le mensonge devient plus grave encore, s’il est volontairement orchestré pour masquer une certaine réalité.
Devait-on alors organiser le premier tour des élections municipales ? Le gouvernement souligne que le conseil scientifique ne s’y était pas opposé et laisse entendre que l’opposition était vent debout contre un éventuel report. Et pourtant, alors que le gouvernement appelait les Français à se déplacer pour aller voter dimanche 15 mars, le lendemain, le président de la République annonçait le confinement de toute la population. Un mensonge par omission, une erreur d’analyse ou une tromperie à des fins politiques ?
la question est posée, et il faudra, comme toujours, attendre de longs mois avant d’obtenir une réponse précise sur ce sujet comme tant d’autres …
Ces mensonges, certains parleront d’approximation, ne sont pourtant pas apparus avec cette crise sanitaire. Au lendemain de son élection à la fonction suprême, Emmanuel Macron avait adopté une règle stricte et inviolable : les ministres de son gouvernement ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat exécutif local. Edouard Philippe et Jean-Yves Le Driant en avaient fait l’amère expérience. Pourtant, Gérald Darmanin, Ministre des Comptes Publics, réélu maire de Tourcoing, a été « autorisé à cumuler pendant un temps » les deux fonctions.
Mensonges ou arrangements ? A chacun sa grille de lecture …
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