Les annonces de Valls contre "l'apartheid" des banlieues
Il a de nouveau dénoncé "l'apartheid" des banlieues. Dix ans après la mort de Bouna Traoré (15 ans) et Zyed Bouna (17 ans), à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui avaient provoqué trois semaines d'émeutes dans les banlieues françaises, Manuel Valls assistait ce lundi à un comité interministériel en présence de 17 ministres au Mureaux (Yvelines). L'occasion pour le Premier ministre de faire des annonces pour favoriser la mixité sociale et lutter contre les discriminations dans ces quartiers qu'il a qualifié de "ghettos urbains". Voici les principales mesures présentées.
> Favoriser la mixité via le logement social
Certaines villes ne respectent pas la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) de 2000 obligeant les communes à compter 25% de logement sociaux (20% avant une modification en 2013). "Quand une loi de la République n'est pas appliquée pour la mixité, il faut dénoncer ceux qui n'appliquent pas cette loi et faire en sorte que la loi s'applique, tout simplement", a ainsi pointé Manuel Valls, avant de rendre publique une liste de 36 communes dans cette situation.
"Les préfets de départements se substitueront aux maires ne respectant pas leurs obligations au regard de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain", a annoncé Manuel Valls. Puis, estimant qu'il faut "casser les logiques de ségrégation", d'annoncer que le préfet pourra préempter des terrains et des logements, y compris ceux du privé vacants, et délivrer des permis de construire, le tout en lieu et place des maires. Une annonce qui avait fuité dans la presse en juin dernier.
> Protéger les policiers, et prévenir les débordements
Attendue depuis l'été, la généralisation de l'expérimentation des "caméras piétons" portées par les policiers est désormais officielle. Ces dispositifs vont maintenant "faire partie de l'équipement classique des forces de l'ordre sur le terrain", a annoncé le chef du gouvernement, précisant que cette expérience visant tout autant à protéger les policiers qu'à vérifier que les conditions de leurs interventions a été "concluante". Un ersatz destiné à pallier l'abandon du récépissé pour lutter contre les contrôles au faciès, un des 60 engagements de campagne de François Hollande, bien que le Premier ministre s'en soit défendu.
> Lutter contre les discriminations au travail
Manuel Valls a réaffirmé qu'une campagne de "testing", promise par François Rebsamen en mai dernier, va être lancée dans le monde du travail d'ici la fin de l'année. "Un échantillon d’entreprises de plus de 1.000 salariés sera testé sur un nombre significatif d’offres d’emploi qu’elles publient, en veillant à ce qu’elles relèvent de métiers et de secteurs variés", a-t-il déclaré. Un rapport de synthèse doit être rendu publique mi-2016 et un dialogue avec les entreprises épinglées est prévu.
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