Les maires de quartiers prioritaires appellent à un "Plan d'urgence pour les banlieues"
DÉPÊCHE — "Abandonnés par la République", les maires de quartiers populaires appellent à l'aide dans une tribune publiée chez Le Monde, déplorant notamment des "banlieues au bord de l'asphyxie", des "associations à bout de souffle" et "un taux de chômage important".
Dans leur texte, les élus évoquent aussi la précarité alimentaire, les retards de paiement des loyers, ainsi que les projets de renouvellement urbain en panne. "Les banlieues sont au bord de l'asphyxie et leurs habitants font face à de nombreuses crises", constatent amèrement ces élus d'horizons politiques divers. Frappés par la forte hausse de l'inflation (+13,2% pour les produits alimentaires), "des habitants sont contraints de ne pas manger à tous les repas", rappellent les élus. Même constat alarmant sur le volet du logement, la moitié des organismes HLM ayant enregistré en 2022 "une augmentation de plus de 10% du nombre de loyers en retard de paiement de plus de trois mois". Le chômage frappe aussi plus durement les quartiers populaires, avec un taux 2,7 fois supérieur à celui des autres quartiers des unités urbaines.
Ils sont une trentaine à signer la tribune, pour la plupart élus de banlieue, mais aussi maires de grandes villes comme Paris ou Lyon.
C'est en interpellant directement Emmanuel Macron, qu'ils espèrent remettre au goût du jour les "engagements quartiers 2030", ces nouveaux "contrats de ville" qui doivent définir la politique dans les quartiers prioritaires en matière de rénovation urbaine, d'insertion ou de sécurité à partir de 2024.
"Face à la détresse des habitants qui ont le sentiment d'être abandonnés par la République, nous demandons au gouvernement un plan d’urgence pour les banlieues", demandent les maires, faisant état d'un "recul du droit commun dans nombre de (leurs) quartiers".
En guise de solutions concrètes, ils proposent d'instaurer mise en place d’un "dispositif pérenne de lutte contre la précarité alimentaire", un gel des prix de l'énergie pour les bailleurs sociaux ainsi que le déblocage d'un abondement de deux milliards d'euros destiné à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).
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