Manuel Valls à propos de Robert Ménard, maire de Béziers : "le Front national n'aime pas la France"
"Le Front national n'aime pas la France". En campagne en Bretagne à une semaine du premier tour des élections départementales, Manuel Valls a une nouvelle fois affiché son mépris pour le parti de Marine Le Pen, déclarant qu’il ne voulait surtout pas qu’il devienne "le premier parti de France". "Votez et regardez aussi l'avenir avec peut-être davantage d'optimisme", a également lancé le Premier ministre, en ballade au marché de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) après avoir rendu visite à des éleveurs de porcs en difficulté.
Il réagissait notamment à la décision de Robert Ménard, maire de Béziers (Hérault), élu avec le soutien du FN, de rebaptiser la rue du "19 mars 1962", date des Accords d'Evian qui ont mis fin la guerre d'Algérie, en rue du "Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc". Résistant pendant la seconde guerre mondial, cet homme avait ensuite rejoint la Légion étrangère. En avril 1961, il avait décidé de protester contre la politique algérienne du Général De Gaulle d'aller vers l'indépendance de l'Algérie et avait participé au fameux "putsch des généraux". Sorti de prison en 1966, il était ensuite devenu un célèbre écrivain, estimé par de nombreux intellectuels, dont Jean d'Ormesson.
Voté en décembre, ce changement de nom de rue, qui doit avoir lieu ce samedi, déplait à de nombreux syndicats et associations et surtout aux anciens combattants de la FNACA, qui regroupe des appelés du contingent envoyés en Algérie. A Béziers, un recours a été déposé devant le tribunal administratif, une pétition intitulée "Sauvons le nom de la rue du "19 Mars 1962" de Béziers" ayant recueilli plus de 3.000 signatures.
"La nostalgie, et notamment la nostalgie de l'Algérie française, n'apportera rien de bon. Aujourd'hui, on a besoin de regarder l'avenir avec de l'optimisme et le Front national n'aime pas la France", a donc déclaré Manuel Valls ce samedi, ajoutant: "le Front national n'est pas un parti républicain, c'est rance, c'est triste, la France elle a besoin d'optimisme et de regarder son histoire avec lucidité mais elle a aussi besoin de regarder l'avenir". Il est "important que les Français votent, vu les compétences des conseils généraux et que c'est important pour notre démocratie, même si j'entends, bien sûr, et je comprends les inquiétudes, les angoisses et les doutes de beaucoup de nos compatriotes", a-t-il également souligné.
Mais "aujourd'hui, il y a des signes très positifs pour notre économie, ça reprend, ça va dans le bon sens. 2015, c' est l'année du retour de la croissance et de la confiance, c'est pour ça que je suis sur le terrain auprès des candidats", a toutefois assuré le Premieer ministre. "Je suis, sinon optimiste, en tous cas volontariste",a-t-il enfin dit, estimant sentir "qu'il y a de la confiance à mon égard et dans le gouvernement".
Habitué des coups d'éclats du genre, Robert Ménard avait déjà créé la polémique en juillet dernier quand il s'était incliné devant une stèle de l’OAS, l’organisation de l’armée secrète qui s’est battue pour conserver l’Algérie française. Une manifestation d’opposition avait alors eu lieu lors de son discours à Béziers.
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