Mélenchon conseillé par Patrick Buisson et allié de Nicolas Sarkozy ?
©Gonzalo Fuentes/ReutersLes auteures n'hésitent pas à évoquer une sorte d'alliance objective, mais pourtant contre-nature. Dans Le Mauvais Génie, à paraître prochainement, Ariane Chemin et Vanessa Schneider dressent le portrait de Patrick Buisson, ex-éminence grise de Nicolas Sarkozy tombé en disgrâce pour avoir eu la fâcheuse tendance d'enregistrer à leur insu ceux qu'il côtoyait. Un livre dans lequel les deux journalistes du Monde avancent également que l'ancien journaliste maurrassien aurait conseillé Jean-Luc Mélenchon durant de longues années.
Les deux hommes se seraient connus en 1993, alors que Patrick Buisson travaillait à une biographie de Philippe de Villiers, et ne se seraient depuis plus quittés. "Mélenchon a pris l’habitude de consulter son nouvel ami avant chaque décision stratégique. Buisson met avec plaisir sa science des sondages à son service", croit ainsi savoir Ariane Chemin et Vanessa Schneider. Plus étonnant encore, Buisson serait "de ceux qui encouragent (Mélenchon) à quitter le Parti socialiste en 2008", selon les auteures, qui avancent un motif tout sauf amical à ces recommandations distribuées par celui qui gravite déjà dans l'orbite sarkozyste. "Les conseils du collaborateur de Nicolas Sarkozy ne sont évidemment pas désintéressés: tout ce qui peut déstabiliser le Parti socialiste est bon à prendre".
Le livre évoque même une "alliance subliminale" entre les deux hommes lors de la campagne pour la présidentielle de 2012. "Lorsque l’ami Jean-Luc se décide à concourir à la présidentielle, son conseiller occulte le convainc, chiffres à l’appui, qu’il a un espace à conquérir à gauche du PS (…). Le président sortant cite son nom – la meilleure façon de le faire exister – et vante publiquement son tonus et son tempérament. De son côté, Mélenchon réserve ses flèches les plus venimeuses à François Hollande et à Marine Le Pen, qui menace de prendre des voix au candidat UMP. Il critique le quinquennat du sortant, mais sans s’en prendre personnellement à Nicolas Sarkozy, un +chef de guerre+, salue-t-il".
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