Mossoul : les forces kurdes et irakiennes progressent malgré une forte résistance des djihadistes
L'opération de libération de la ville de Mossoul au nord de l'Irak entre dans son cinquième jour ce vendredi 21 et l'avancée des combattants coalisés contre les djihadistes de l'Etat islamique semble rapide. Plusieurs villages au sud de la ville sont déjà tombés aux mains de l'armée régulière irakienne qui a déployé d'importants moyens militaires, avec force blindés et artillerie, dont notamment les célèbres forces spéciales de la Golden Division.
Lors d’une réunion internationale à Paris consacrée à Mossoul jeudi 20, le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a assuré par vidéoconférence depuis Bagdad que les forces irakiennes progressaient "plus vite que prévu" vers Mossoul. Les forces d'élite irakiennes du contre-terrorisme (CTS) ont repris jeudi 20 la ville chrétienne de Bartalla, contrôlée par l'organisation terroriste depuis 2014. Située à moins de 15 kilomètres à l'est de Mossoul, elle avait été cette semaine le théâtre d'une résistance acharnée des djihadistes.
Sur le front est, les peshmergas du gouvernement autonome kurde irakien de Mohammed Barzani progressent également avec efficacité, appuyés par leur artillerie et d'intenses bombardements de la coalition internationale. Les soldats kurdes marchent désormais sur la localité de Bachiqa, à 25 km au nord-est de Mossoul. De puissantes pelleteuses se sont mises en branle pour dégager les routes, obstruées par des barrages et des tranchées mises en place par les combattants de Daech, et ouvrir la voie aux véhicules blindés. Signe que la ville revêt une importance capitale pour le groupe salafiste, ce ne sont pas moins de 11 véhicules suicides qui ont été lancés contre les peshmergas. Un drone probablement piégé a même été utilisé, en vain, contre les soldats kurdes.
Toutefois, ces succès ne doivent pas éclipser la forte résistance des djihadistes de l'EI qui ripostent par le biais d'attaques-suicides à bord de véhicules blindés artisanaux, remplis d'explosifs. "Les villages à l'est et au sud de Mossoul sont truffés de pièges explosifs, particulièrement craints des Kurdes irakiens et de leurs alliés de l'armée irakienne", précise Stéphane Mantoux, agrégé d'histoire et observateur du conflit, sur son blog.
Reste aussi la problématique des tunnels creusés par les combattants extrémistes qui serpentent sous les localités et représentent une véritable épine dans le pied des forces coalisées. Ces derniers permettent à djihadistes, notamment des snipers, de prendre positions derrière la ligne de front et d'harceler les forces irako-kurdes.
Loin d'être à l'agonie, les forces de l'EI ont mené ce vendredi une attaque importante contre la ville pétrolifère de Kirkouk sous le contrôle des forces kurdes. Des "commandos" suicides équipés d'armes légères et de ceintures d'explosifs s'en sont pris à des bâtiments gouvernementaux et à des postes de garde. L'action est visiblement destinée à tenté de disperser les forces kurdes et à desserrer l'étau de Mossoul. Dans la même optique, un attentat suicide a été commis contre une centrale électrique en cours de construction par une compagnie iranienne à Dibis, à 40 km au nord-ouest de Kirkouk. Au moins 16 personnes, dont 4 ingénieurs iraniens, ont péri dans cette attaque.
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