Notre-Dame-des-Landes : le "oui" à la consultation l'emporte avec 55,17% des voix

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 juin 2016 - 09:25
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La participation a été de 51,08%.
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Le référendum local, qui n'a qu'une valeur consultative, a nettement tranché en faveur de l'aéroport. Les opposants restent mobilisés.

Les habitants de Loire-Atlantique ont massivement dit "oui" dimanche à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en votant à 55,17% pour ce projet controversé, lors d'une consultation inédite en France, voulue par l'exécutif pour sortir de l'impasse ce dossier vieux de 50 ans.

La participation s'est établie à 51,08%.

Le camp du "oui", collectivités locales en tête, a appelé le gouvernement a "évacuer la Zad" et à engager les travaux de la future infrastructure, destinée à remplacer l'aéroport de Nantes-Atlantique.

"C'est un résultat sans aucune ambiguïté (…) qui oblige le gouvernement à engager les travaux" de construction de l'aéroport, a déclaré Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental de Loire-Atlantique. "Le peuple a tranché. (…) Ce résultat doit mettre un terme à l'opposition (à ce projet)", a-t-il déclaré à l'AFP avant même l'annonce des résultats complets.

Bruno Retailleau, président (Les Républicains) de la région des Pays de la Loire, et président du Syndicat mixte aéroportuaire chargé de ce projet d'infrastructure, a également salué "la victoire du bon sens" et "la défaite de ceux qui ont soutenu les zadistes", les occupants de la zone prévue pour la construction du nouvel aéroport.

"Il faut désormais agir vite. Il faut d'abord évacuer la Zad, qui est une zone de non droit, et ensuite il faut commencer les travaux", a réclamé devant la presse M. Retailleau, qui doit être reçu lundi par le Premier ministre Manuel Valls.

Les opposants à l'aéroport, réunis dans une grange sur le site prévu pour l'infrastructure, ont également reconnu la défaite du "non" avant l'annonce des résultats complets.

"Le cadre, le processus et le contenu de cette consultation étaient fondamentalement biaisés (...) Cette lutte se poursuit dès ce soir", ont lancé les représentants de la coordination des opposants, dans une déclaration lue à plusieurs voix dans une ambiance combative.

"Les attaques du gouvernement et des pro-aéroport vont s'intensifier", ont-ils poursuivi, avant d'appeler "tous les soutiens partout en France à se mobiliser et redoubler de vigilance dans les semaines à venir".

Du côté d'EELV, Sophie Bringuy, coprésidente du groupe écologiste au Conseil régional, a mis le gouvernement en garde contre la tentation de passer en force: "Dans le climat actuel, appeler et procéder à l’évacuation violente de la Zad, après une consultation illégitime, serait irresponsable", a-t-elle estimé dans un communiqué.

Seule voix discordante dans le camp des opposants au projet, le MoDem de Loire-Atlantique a appelé "l'ensemble des démocrates et des républicains à reconnaître dans cette consultation la volonté de la majorité", souhaitant que "les travaux commencent dans le calme".

Les 967.500 électeurs du département étaient invités à répondre par "oui" ou par "non" à la question: "Êtes-vous favorable au projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes?".

Même si la consultation n'avait pas de caractère juridiquement contraignant, le gouvernement avait promis de respecter l'issue du vote: en cas de victoire du "non", le projet sera "abandonné", en cas de victoire du "oui", les travaux débuteront "dès l'automne prochain", avait réaffirmé le Premier ministre Manuel Valls à deux reprises la semaine dernière, à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Le projet de transférer l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de la ville, vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord, est soutenu par les milieux économiques et les collectivités locales, mais se heurte depuis de nombreuses années à une farouche résistance sur le terrain, et devant les tribunaux. Le projet, né dans les années 60, a été déclaré d'utilité publique en 2008.

Première du genre en France, cette consultation locale avait été annoncée le 11 février par François Hollande, dans l'optique de trancher ce dossier, qui empoisonne depuis le début de son quinquennat les relations entre socialistes et écologistes.

 

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