Nuit debout : Alain Finkielkraut dénonce "le totalitarisme" du mouvement
Alain Finkielkraut dénonce ce mardi 19 "le totalitarisme" du mouvement Nuit debout, qui l'a expulsé samedi 16 de la place de la République à Paris. De leur côté, les Jeunes communistes, qui s'étaient vantés de l'avoir chassé, se justifient au nom de "la haine et du mépris" exprimés selon eux par le philosophe. "Le fait est là : on est entre soi à Nuit debout. Sur cette prétendue Agora, on célèbre l'Autre mais on proscrit l'altérité", affirme M. Finkielkraut dans une tribune publiée dans Le Figaro, accusant les militants, qui "s'enorgueillissent de revitaliser la démocratie", de "réinventer le totalitarisme". "J'ai pris conscience (...) que Nuit debout était une kermesse gauchiste sous cloche, une bulle révolutionnaire lovée au milieu d'une ville complètement indifférente", ajoute-t-il.
Et de souligner que ces "protestataires" ont "investi le lieu où le 11 janvier (2015) on brandissait la banderole +Je suis Charlie, je suis juif, je suis la police, je suis la République+". "Ce +je+ est le grand oublié des ateliers et des assemblées +populaires+. Nuit debout veut effacer l'année 2015. Son échec est une bonne nouvelle", ajoute Alain Finkielkraut. Dans ce qui apparaît comme une réponse publiée sous forme de tribune dans L'Humanité, les Jeunes communistes arguent avoir voulu combattre "tout un climat de pensée et l'expression décomplexée des idées et pulsions les plus basses". La secrétaire générale du mouvement Jeunes communistes Camille Lainé demande à l'académicien de "laisser rêver" les militants de Nuit debout. Samedi, les Jeunes communistes s'étaient vantés sur Twitter d'avoir été à l'initiative de son expulsion. "Finkelkraut qui vient à ! On l'a tej" ("jeté", ndlr), avaient-ils posté.
Camille Lainé assure que ce mouvement, né le 31 mars sur la mobilisation contre le projet de loi El Khomri, "émerge pour construire une alternative à une société où règne la violence". Elle cite la "violence sociale" et le chômage de masse, et la "violence étatique" avec "un gouvernement qui impose l'état d'urgence" et selon elle "réprime avec violence les mouvements sociaux". "Cette société-là, Alain Finkielkraut en est un des plus fervents promoteurs", estime la militante. Elle énumère diverses prises de position de philosophe dont ses propos sur une équipe de France de foot "black, black, black" ou son amitié pour Renaud Camus, théoricien du "grand remplacement". "La haine et le mépris qu'exprime le +philosophe+ Finkielkraut ne sont malheureusement qu'un concentré de ce qui se joue dans notre société (...) Ce que nous combattons, jeunes communistes, au delà d'un individu manifestement inconséquent et à la dérive, c'est tout un climat de pensée et l'expression décomplexée des idées et pulsions les plus basses", analyse-t-elle.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.