Parlement européen : le FN doit justifier 400.000 euros de frais suspects
En son temps, Jean-Marie Le Pen s'était constitué une coquette cave de vins fins sur les fonds du Parlement européen, normalement mis à disposition des parlementaires pour couvrir des frais de secrétariat ou de représentation. Si depuis le patriarche a été chassé du Front national, sa passion pour la haute gastronomie semble avoir fait des émules dans le parti d'extrême droite.
En effet, Le Monde dévoile ce mercredi 31 que le groupe des élus FN à l'instance européenne à été sommé par le Bureau du Parlement de justifier au plus vite plus de 477.000 euros de frais. L’instance "à qui revient la décision définitive sur le montant à rembourser au Parlement européen entend accorder, avant de prendre une décision définitive, aux représentants du groupe ENL (Europe des nations et des libertés) la possibilité de formuler d’autres remarques par écrit".
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Parmi les frais figurent des repas à plus de 400 euros par personne dans des restaurants huppés de Paris, ainsi que quelque 230 bouteilles de champagne dont six d'une valeur de plus de 81 euros.
Le Parlement européen a donc intimé au groupe parlementaire ENL dont font parti les élus frontistes de s'expliquer, avant de réclamer "le remboursement des montants correspondants aux dépenses non conformes". Une situation qui a également agacé les alliés du FN, dont notamment le Néerlandais Geert Wilders, membre du Parti pour la liberté (PVV) qui s'est dit "offusqué" des mœurs "d'enrichissement de la part de la délégation française" et a précisé "s'en distancier totalement".
Parmi les eurodéputés français visés, le vice-président du Front national, Nicolas Bay, figure en bonne place. Interrogé par le quotidien sur ces dépenses somptuaires, l'eurodéputé a expliqué qu'il s'agissait de "repas à caractère confidentiel dans le domaine de l'industrie et de la diplomatie" dont il ne pouvait dévoiler l'identité des participants ou encore de bouteilles de champagnes "distribuées au grand public dans le cadre de réunions". Deux raisons qui l'empêchent donc de fournir la liste des destinataires comme le lui réclame le Parlement européen afin de vérifier la conformité des dépenses...
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