Photos de Daech tweetées par Le Pen : Cazeneuve saisit la police

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé à l'Assemblée nationale avoir saisi la police dans le cadre de la diffusion d'images de propagande de Daech par Marine Le Pen suite à des propos de Jean-Jacques Bourdin.

Le ministre de l'Intérieur n'a vraiment pas apprécié que Marine Le Pen poste sur son compte Twitter des photos des atrocités perpétrées par l'Etat islamique suite à une phrase un brin polémique prononcée ce mercredi matin par le journaliste Jean-Jacques Bourdin. Par conséquent, Bernard Cazeneuve a annoncé devant les députés avoir signalé les clichés auprès de la plateforme Pharos de la direction centrale de la police. 

Ces photos sont celles "de la propagande de Daech et sont à ce titre une abjection, une abomination et une véritable insulte pour toutes les victimes du terrorisme, pour toutes celles et tous ceux qui sont tombés sous le feu et la barbarie de Daech", a déclaré Bernard Cazeneuve, qui répondait à une question du député socialiste Joachim Pueyo.

La plateforme internet Pharos recueille les signalements de contenus illicites reçus par les internautes comme des images pédopornographiques, jeux illégaux en ligne, tweets racistes ou homophobes.

"Le parallèle fait ce matin par Jean-Jacques Bourdin entre Daech et le FN est un dérapage inacceptable. Il doit retirer ses propos immondes", a d'abord tweeté Marine Le Pen, avant de poster trois photos successives mentionnant l'animateur de BFMTV-RMC et avec le texte "Daech c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange en train d'être écrasé par les chenilles d'un tank, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage, un corps d'homme décapité avec la tête posée sur la poitrine (FranceSoir a choisit de ne pas rediriger vers ces images en raison de leur violence, NDLR). De nombreux autres responsables du parti d'extrême-droite ont aussi tweeté des critiques contre Jean-Jacques Bourdin.

Ce mercredi, dans son émission, Jean-Jacques Bourdin, qui interviewait Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe, avait dit : "revenons sur Daech. Je voudrais revenir sur les liens... euh... entre Daech et le Front... enfin les liens, pas les liens directs entre Daech et le Front national, mais ce repli identitaire, qui finalement est une communauté... d'esprit, parce que l'idée pour Daech c'est de pousser la société française au repli identitaire".