Présidentielle 2017 : Macron vise le centre sous l'œil agacé de Bayrou et celui intéressé de Lagarde
Quoi de plus logique pour un candidat "ni de droite, ni de gauche" que de viser le centre? Depuis qu'il est entré en campagne, encore non officielle mais bien réelle, pour la présidentielle en quittant son poste de ministre de l'Economie, Emmanuel Macron lorgne ainsi sur cet électorat qui semble lui tendre les bras. Une tentative d'OPA de la part de l'ancien banquier d'affaires qui agace autant qu'il intéresse les ténors centristes.
François Bayrou notamment voit "l'hologramme" Macron, comme il l'a qualifié mercredi 7 sur BFMTV, d'un très mauvais œil. "Je suis absolument sceptique sur cette affaire, et quand je dis sceptique, c'est le mot le plus modéré que je puisse choisir", a-t-il ainsi déclaré avant d'accuser l'ancien ministre d'être l'épouvantail de certains "grands intérêts financiers (qui) veulent avoir le pouvoir politique".
"Mon ennemi c'est la finance", aurait presque pu ajouter le président du MoDem qui a mené sa campagne de 2012 en dénonçant un Nicolas Sarkozy "candidat des grands patrons et de la classe médiatique". Et voulait rassembler "du centre droit au centre gauche", un peu comme son nouveau rival aujourd'hui...
La menace est en effet bien réelle pour François Bayrou dont le parti a abandonné à l'UDI le statut de principal parti du centre, et qui tarde à entrer en campagne, tenu par sa promesse de ne pas se présenter face à Alain Juppé si celui-ci devait remporter la primaire de la droite. Pendant ce temps, celui dont Hollande dit qu'il l'a "trahi méthodiquement" s'est sérieusement mis en marche.
Au point d'attirer l'attention de Jean-Christophe Lagarde, qui s'est dit récemment prêt à "dialoguer" avec Emmanuel Macron. "Nous avons des points de cohérence avec lui, nous avons aussi des divergences (mais) Macron a plus de différences avec Montebourg et une partie de la gauche qu'avec nous", a ainsi expliqué le patron de l'UDI. Puis de railler ceux qui ont "fait profession pendant quinze ans de dire il faut que la droite, le centre, la gauche arrivent à se parler" mais refusent de le faire aujourd'hui.
Une manœuvre de Lagarde pour peser dans la balance des négociations sur les investitures aux législatives avec son -encore- allié LR? Probable. Mais il n'est pas exclu que le député de Seine-Saint-Denis commence à explorer d'autres pistes, lui qui a aussi dénoncé le climat "délétère" de la campagne pour la primaire de la droite. Et qui martèle que "les Français refusent absolument que 2017 soit le remake de 2012".
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