Présidentielle : Macron à Lyon pour un meeting "coup de gong"
Vent dans le dos depuis plusieurs semaines, Emmanuel Macron a donné ce samedi 4 après-midi à Lyon le grand "coup de gong" de sa campagne présidentielle en promettant un "discours très personnel" qui doit permettre de préciser son "identité politique".
Avec 8.000 à 10.000 personnes attendues au palais de Sports de Gerland, cette réunion prévue de longue date et désignée comme une borne symbolique dans le parcours de M. Macron devrait être le point d'orgue d'une semaine où les astres ont semblé s'aligner pour l'ancien ministre de l'Economie.
Dimanche 29, la victoire de Benoît Hamon, tenant de l'aile gauche du PS, dans la primaire socialiste élargie, lui a ouvert un espace au centre. Sur sa droite, la tempête qu'affronte François Fillon, embourbé dans le "Penelopegate", lui rapporte des soutiens.
Cette bonne passe se matérialise dans les sondages. Ce samedi, une deuxième enquête d'affilée, réalisée cette fois par BVA-Salesforce, le donne au deuxième tour de la présidentielle avec 21-22% d'intentions de vote, et finalement vainqueur face à Marine Le Pen (66%-34%) dans la course à l'Elysée.
"Nous avons enregistré 5.000 adhérents nouveaux entre la soirée de dimanche et lundi soir", dans le sillage de la primaire du PS, souligne le porte-parole d'En Marche!, Benjamin Griveaux. "Et depuis, nous sommes à 2.000 adhérents par jour. La semaine dernière, on a recensé 1.000 événements locaux organisés par les comités d'En Marche! On sent qu'il y a une dynamique", insiste-t-il.
Dans ces conditions propices, la réunion de Lyon donne "le coup de gong" de la campagne présidentielle, à moins de trois mois du premier tour, dixit Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche! Selon son entourage, l'ancien ministre de l'Economie va d'abord délivrer "un discours très personnel", partant "de son histoire, comment il a cheminé", en revenant sur la création d'En Marche! en avril 2016 ou sa sortie du gouvernement fin août.
"Mais le fil rouge sera: quelle identité politique représente-t-il sur un échiquier totalement déstabilisé, où les grands partis ont en quelque sort failli, où l'on observe des ruptures idéologiques au sein même de la droite et de la gauche, où il n'y a plus d'unité?", précise-t-on.
Cela devrait être l'occasion pour l'ancien banquier d'affaires de clarifier son positionnement, alors que ses détracteurs raillent sa posture "ni droite, ni gauche", ou "et de droite, et de gauche" et l'accusent d'entretenir le flou autour de son programme.
M. Macron, dont le projet est toujours en cours d'élaboration sous la houlette de l'économiste Jean Pisani-Ferry et devrait être présenté dans son ensemble fin février, a cependant tenu cette semaine à "tordre l'idée" selon laquelle il n'avait pas de propositions en égrenant certaines mesures économiques et fiscales. Il développera jeudi prochain le volet écologique de son programme lors d'un Facebook Live organisé en partenariat avec le WWF.
En attendant, il montrera aussi ses muscles face à Marine Le Pen qui tient dans la capitale des Gaules deux jours d'"Assises présidentielles" ce week-end. "On assume d'être face à Marine Le Pen au même moment et dans la même ville, car c'est pour nous essentiel de l'empêcher de l'emporter, idéalement d'être même au deuxième tour", assure un proche de M. Macron.
M. Macron est quoiqu'il arrive assuré d'avoir une salle totalement acquise, Lyon étant un terreau fertile pour son mouvement. Le sénateur-maire Gérard Collomb est l'un de ses premiers soutiens et a emmené dans son sillage une partie de la scène politique locale.
D'autres nouveaux soutiens sont également attendus, comme l'ancien juge anti-corruption Eric Halphen, l'académicien Marc Lambron, le mathématicien Cédric Villani et peut-être l'ancienne ministre de Jacques Chirac, Noëlle Lenoir, annonce l'entourage de M. Macron. Et à cette occasion, les "visuels de campagne" seront aussi dévoilés, dont l'affiche qui tapissera les murs jusqu'au premier tour le 23 avril.
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