Primaire de la droite : Fillon et Juppé très proches sur l'immigration
A bien des égards, les programmes politiques de François Fillon et Alain Juppé, les deux finalistes de la primaire de la droite, sont semblables dans les grandes lignes mais divergent sur des points particuliers. Et la volonté politique en matière d'immigration des deux hommes ne fait pas exception à la règle.
Les deux candidats sont favorables à un durcissement de l’entrée dans l’espace Schengen et demandent la création d’un corps de garde-frontières (qui est d’ailleurs déjà en cours). Ils se retrouvent aussi sur la création de quotas d'immigration (soit 200.000 migrants légaux hors Union européenne par an) et sur la volonté de restreindre le regroupement familial.
Actuellement, ce dernier s'adresse à l'étranger qui séjourne régulièrement en France depuis au moins 18 mois de façon légale et souhaite faire venir son épouse (ou son époux) et ses enfants. La procédure est toutefois facilitée pour certains étrangers en raison de leur nationalité ou de leur statut (comme les bénéficiaires de l'asile politique). Les deux hommes souhaitent remettre en cause l'automaticité de cette mesure.
Alain Juppé souhaite mettre en place un revenu minimum "pour les personnes qui font venir leur famille de l’étranger, et qu’on s’assure qu’elles sont en France depuis longtemps". De son côté, François Fillon propose également des conditions plus sévères pour le regroupement familial "en ce qui concerne les ressources, le logement, la durée de résidence du regroupement et la maîtrise de la langue par l'ensemble de la famille".
Concernant les oppositions fermes entre les deux hommes, le député de Paris propose que le droit du sol (un étranger né et élevé en France devient Français à sa majorité) ne soit plus automatique: la nationalité ne serait accordée qu'à la demande du jeune, à sa majorité. Le maire de Bordeaux veut, lui, le maintenir automatique si au moins un des parents était en situation régulière à la naissance de l'enfant.
Leurs positions sur l’aide médicale d’Etat (AME), destinée aux étrangers sans papiers, divergent également. Cette aide permet l'accès aux soins des personnes en situation irrégulière au regard de la réglementation française lors de leur séjour en France. François Fillon veut la supprimer purement et simplement alors qu’Alain Juppé veut la limiter aux cas d’urgence.
Nouveau favori pour la primaire de la droite, François Fillon souhaite également mettre un tour de vis sur le droit d'asile. S'il est fondamentalement opposé à toute forme d'abrogation car "le droit est aussi vieux que la chrétienté, il doit être respecté", l'ancien député de la Sarthe souhaite que les demandeurs d'asile ne soient plus laissés libres dans la nature, mais "réside dans des centres dédiés".
Les deux hommes entendent également restreindre les délais d'examen des demandes et reconduire systématiquement à la frontière les demandeurs déboutés. Cela afin de lutter contre ce qu'ils appellent le "détournement du droit d'asile".
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