Primaire à droite : Sarkozy accélère, Juppé temporise
Burkini, immigration, identité nationale: Nicolas Sarkozy est (enfin) en campagne officielle pour la primaire de la droite et cela se sent. L'ancien président a ainsi lancé sa "Blitzkrieg", comme aiment à le dire ses lieutenants, et dézingue à tout va avec en ligne de mire son principal rival, Alain Juppé. Mais le maire de Bordeaux, toujours largement en tête dans les sondages, continue à se tenir en retrait du champ de bataille, sans pour autant refuser le combat.
La force brute face à la stratégie, pourrait-on résumer à propos du duel Juppé-Sarkozy. "Je ne serai pas le candidat de l'eau tiède, je ne serai pas le candidat des demi-solutions", a promis l'ancien président depuis Chateaurenard, son premier meeting de campagne, jeudi 25. Quelques jours après avoir raillé "l'identité naïve" portée le maire de Bordeaux, Nicolas Sarkozy a au contraire porté la vision d'un islam mis au pas pour séduire les militants LR, corps électoral d'importance pour la primaire et réputé plus droitier. "Je l'assume, notre identité est menacée (...) quand on laisse des minorités nous imposer un mode de vie qui ne sera jamais le nôtre".
Pas de quoi, pourtant, affoler l'état-major juppéiste. L'entourage du maire de Bordeaux promet ainsi que son champion "n'a pas prévu de changer de discours ou de personnalité" et fera une rentrée politique, samedi 27 à Chatou, dans les Yvelines, "joyeuse et conquérante". Dans la droite ligne de sa précampagne, en somme. Tout juste Alain Juppé s'est-il fendu d'un tweet jeudi pour répondre, sans le nommer, à Nicolas Sarkozy en invitant les Français à ne pas écouter "les prophètes de malheur".
"J'ai entendu pendant l'été beaucoup de commentateurs qui nous expliquaient que nous n'avions pas la bonne méthode, que les sondages allaient s'inverser. Pour l'instant je n'ai vu aucune démonstration de cela", souligne ainsi le député Edouard Philippe cité par Le Figaro. Puis le même de rappeler que les dernières enquêtes d'opinions auraient ainsi tendance à montrer une chute de Nicolas Sarkozy. Bref, le camp Juppé n'a "peur de rien ni personne", conclut un autre soutien de l'ancien Premier ministre, Pierre-Yves Bournazel.
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