Primaire à gauche : échec ou succès ? Participation en demi-teinte à la mi-journée
Le premier tour de la primaire organisée par le PS et des partis alliés a moyennement mobilisé les électeurs ce dimanche 22 à la mi-journée, les organisateurs annonçant une participation en net retrait par rapport à celle de 2011, pour cette consultation à l’issue très indécise.
"Nous sommes à 400.000 votants" sur 63% des bureaux de vote, "ce qui nous donnerait, si on faisait une extrapolation sur la totalité aux alentours de 600.000 votants", a déclaré le président de la commission d'organisation de la primaire Christophe Borgel, au siège du parti socialiste.
Le PS avait fait état de 744.000 votants à ce stade lors de la première édition de cette consultation avant la présidentielle de 2012, alors que les bureaux de vote étaient plus nombreux (9.425 contre 7.530 dimanche).
"On ne pensait pas avoir dès le début de la matinée, compte tenu de la météo (du froid, NDLR), une masse de gens dans les bureaux de vote", a précisé un peu plus tard M. Borgel sur BFMTV. "Je pense que la participation va monter dans la journée".
Arnaud Montebourg, un des favoris du scrutin, a assuré qu'il s'agissait d'"un bon chiffre", "je m'en réjouis", a-t-il dit sur BFMTV.
Parmi les sept candidats en lice, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon semblent les mieux placés, selon les derniers sondages, mais seuls deux finalistes seront au deuxième tour dans une semaine, à trois mois d'une présidentielle qui s'annonce difficile pour le vainqueur final, quel qu'il soit.
Les électeurs ont jusqu'à 19h pour voter, moyennant une participation d'un euro (et pas un centime de plus).
Certains électeurs semblaient découragés d'avance en allant voter. "Sept candidats, c'est trop. Le paysage politique m'inquiète et la programme de la droite me fait craindre le pire", confiait ainsi Richard, 80 ans, interrogé à Lomme, près de Lille. Un autre retraité, Francis, pensait déjà que le PS n'aurait "aucun candidat au second tour".
Les organisateurs espèrent pourtant qu'une forte mobilisation, qu'ils souhaitent entre 1,5 et 2 millions de votants, donnera au candidat choisi l'élan indispensable pour se hisser dans le duel présidentiel final du 7 mai, actuellement plutôt promis à François Fillon et Marine Le Pen.
Les sondages placent pour l'instant le candidat vainqueur de la primaire souvent en 5e position, derrière l'ancien ministre Emmanuel Macron et le représentant de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
"Il faut que les Français, les électeurs, aillent voter, là, maintenant", a déclaré l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui s'est dit "serein et confiant", après avoir voté à Evry.
Pour Arnaud Montebourg, la participation "montre que le peuple de gauche n'est pas englouti", a-t-il dit dans son fief de Montret (Saône-et-Loire).
"Une participation forte donnerait beaucoup de légitimité à celui qui sera choisi", a renchéri Benoît Hamon à Trappes (Yvelines), tandis que Vincent Peillon, dans le 5e arrondissement de Paris, a souhaité "qu'il y ait plus d'un million et demi" de votants, pour "donner de la force à la gauche".
Les objectifs fixés restent loin des 4,3, puis 4,4 millions d'électeurs des deux tours de la primaire de la droite en novembre, et des 2,7 puis 2,9 millions de votants de la primaire PS de 2011.
De nouveaux chiffres de participation sont attendus après 17h.
Le président François Hollande, en déplacement au Chili, ne participe pas au vote, mais il a assuré qu'il s'"intéresse à la vie politique française". Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a lui déposé son bulletin au siège du parti socialiste rue de Solférino, en début de matinée.
Le candidat écologiste Jean-Luc Bennahmias a voté, très souriant, à Marseille, François de Rugy à Nantes, et la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Tous trois sont largement distancés dans les intentions de vote.
Ailleurs à gauche, Jean-Luc Mélenchon restait sceptique, estimant qu'un désistement in fine du candidat désigné lors de cette primaire "fait partie des probabilités", soit en sa faveur, soit au bénéfice d'Emmanuel Macron. "A quoi bon un candidat socialiste?", s'est-il interrogé dans le Journal du Dimanche.
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