Prostitution : le débat relancé sur la pénalisation des clients

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AZ
Publié le 29 mars 2015 - 18:03
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Une prostituée.
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©Serge Pouzet/Sipa
Faut-il sanctionner les prostituées ou les clients? Les sénateurs vont commencer à en débattre à partir de lundi 30.
©Serge Pouzet/Sipa
Faut-il sanctionner les clients et les prostituées? C'est la question sur laquelle les sénateurs vont devoir trancher et débattre à partir de lundi 30. La proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution devrait être remaniée par rapport au texte adopté en 2013 à l’Assemblée.

Faut-il sanctionner les clients et les prostituées? Le débat revient de plus belle. A partir de lundi 30, les sénateurs commenceront à débattre sur cette question dans le cadre de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution, une version fortement remaniée par rapport au texte initial, voté en décembre 2013.

La proposition de loi initiale prévoyait d'abroger le délit de racolage instauré par Nicolas Sarkozy, et d'instaurer en contrepartie la pénalisation des clients, une contravention de 1.500 euros. Mais la commission spéciale du Sénat a fait volte-face mercredi 25. Contre toute attente, elle a réintégré le délit de racolage et rejeté toute sanction des clients, jugée inefficace, voire contre-productive.

"Le modèle suédois pénalisant les clients n'a rien changé. C'est même un échec, voire un enfer pour certaines prostituées qui doivent travailler chez elles et exercer leur activité dans une très grande précarité au niveau sanitaire", a expliqué Esther Benbassa, sénatrice (EELV) du Val-de-Marne depuis 2011.

Face à ce nouveau rebondissement dans le dossier tumultueux de la prostitution, quelques centaines de prostituées, en majorité des Chinoises et des transgenres sud-américaines, ont défilé samedi 28 à Paris pour s'opposer à ces deux alternatives, refusant toute pénalisation. Si la nouvelle proposition de loi venait à être adoptée, certaines associations de prostituées (Strass, Bus des femmes) et d'autres qui leur viennent en aide (Act-up, Médecins du Monde) craignent de voir ces femmes poussées vers la clandestinité. Pire encore: qu'elles soient plus à la merci des rares clients. De leurs côtés, les prostituées s'inquiètent de perte de revenus. 

 

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