PS, PC, EELV... personne ne veut d'une primaire de la gauche
Tous appellent au rassemblement, mais à leurs conditions. Pas ce candidat ou l'alliance ne se fera pas, pas ces conditions ou l'unité ne marchera pas, pas, pas, pas... A peine en gestation, la primaire de la gauche semble déjà mort-née.
Alors que la dynamique semblait (péniblement) prendre forme depuis l'appel lancé dans Libération début janvier par des intellectuels et responsables écolos, la machine a cette fois bel et bien calé. Alors qu'Europe Ecologie-Les Verts et le Parti socialiste ont trouvé un terrain d'entente a minima à une participation commune officialisée samedi 16, c'est du Parti communiste qu'est venue la dernière, en date, pelletée de terre sur le cercueil de la primaire.
Si les troupes de Pierre Laurent ont ainsi bien validé leur participation au scrutin chargé de désigner un candidat commun pour 2017, vendredi 15, le conseil national du parti a inclus un passage que le PS s'est empressé de dénoncer comme un casus belli. Pressés par leur base, les cadres communistes ont ainsi -largement- voté pour un texte qui clame que le PC ne soutiendra "en aucun cas" François Hollande, accusé de "s'acharne(r), malgré le rejet populaire, à vouloir repartir". Ni même "aucun représentant" de la politique du chef de l'Etat, encore majoritaire, bien que contestée, dans un parti avec lequel ils scellent régulièrement des accords électoraux.
Le président n'aura donc pas le soutien des communistes même s'il est désigné démocratiquement par le peuple de gauche. Tout est dit.
Les "deux gauches irréconciliables" de Manuel Valls sont matérialisées. Trop de haines recuites, de manœuvres et de divergences ont eu raison des bonnes volontés (du bon sens?) alors que le Front national n'a jamais été aussi haut dans les sondages et la menace d'une élimination des candidats roses, verts ou rouges dès le premier tour de la présidentielle si prégnante. Comme si tous considéraient acquise une défaite majeure en 2017, cherchant à en faire porter la responsabilité par les autres, et jouaient déjà le "coup d'après".
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