PS : vers des sanctions contre les frondeurs ?
Les comptes devraient se régler à couteaux tirés. Après avoir forcé Manuel Valls à dégainer l'article 49-3 pour faire passer la loi Macron, les frondeurs sont dans le viseur de l'exécutif et de leur propre parti. Rendez-vous est pris ce mardi 24 pour un bureau national aux allures de règlement de comptes. "On va mettre les points sur les i", a ainsi prévenu le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Depuis que Manuel Valls a été contraint à un passage en force en forme d'aveu de faiblesse, mardi 17, pour faire passer la loi Macron, ministres et députés "légitimistes" n'ont pas de mots assez durs contre Benoît Hamon et ses troupes, accusés d'irresponsabilité et de mettre en danger la majorité pour des enjeux de congrès. Voire pire. "Il y a eu des mots et une violence verbale en séance qui ne s'oublient pas. Il faut que les mecs se calment", a résumé le député socialiste de Seine-et-Marne Eduardo Rihan Cypel cité par Le Figaro.
Au sein du groupe PS à l'Assemblée nationale ils sont de plus en plus nombreux à appeler à sanctionner ces frondeurs qui rendent inaudible la majorité depuis plusieurs mois maintenant. D'autant que, en annonçant leur vote "contre", certains ont franchi une nouvelle étape dans la contestation. "Personne n'est obligé de rester dans un groupe ou dans un parti (…). Si les députés ne se sentent pas bien au point de ne pas soutenir le gouvernement, c'est à eux d'en tirer les conséquences", a ainsi prévenu le patron des députés socialistes Bruno Le Roux.
Une extrémité peu probable pourtant pour un PS qui a déjà perdu une douzaine de députés –et la majorité absolue dans l'hémicycle– depuis 2012. D'autant que l'exclusion des frondeurs pourrait les pousser dans les bras du Front de gauche, qui n'attend que ça, et renforcer l'opposition de gauche à l'Assemblée. Pour autant, d'autres moyens de pression existent. Certains frondeurs pourraient ainsi se voir privés de temps de parole dans l'hémicycle, ou encore se faire retirer leurs commissions, comme cela avait déjà été le cas en septembre dernier.
Le plus ironique de cette histoire est peut être que le recours au 49-3 aurait tout à fait pu être évité. Selon Le Point, une vingtaine de députés UMP manquaient à l'appel mardi 17, le jour du vote solennel de la loi Macron, car ils avaient été convoqués à une réunion au siège de leur parti… Le texte du ministre de l'Economie aurait ainsi bien pu dégager une majorité relative ténue, mais nette.
Un manque de coordination qui a hérissé le poil des élus de l'opposition, comme l'a résumé le député Guénhaël Huet (UMP) en demandant, sous les applaudissements de ses collègues, qui était "l'imbécile" coupable de ce couac. Réponse de Christian Jacob: "ça ne sera pas comme ça quand je serai président de l'UMP!".
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