Résultat législatives 2017 : une assemblée très à droite, annonciatrice d'un quinquennat "ni de gauche ni de gauche" ?
RESULTAT LEGISLATIVES - Emmanuel Macron est le grand vainqueur des élections législatives 2017. Le nouveau président fait ainsi entrer 308 députés à l'Assemblée nationale, 350 en comptant son allié du MoDem, au terme du second tour de dimanche 18. Loin du raz-de-marée annoncé par les sondages, cette irruption en force d'un nouveau parti dans les travées du Palais Bourbon fait toutefois mécaniquement baisser fortement les autres formations. L'opposition est ainsi très minoritaire et, à l'intérieur de celle-ci, la gauche au sens large n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Tout juste 10 députés communistes, 17 pour la France Insoumise, 29 pour le PS (qui divise son score de 2012 par 10), 12 divers gauche, 3 PRG et 1 écolo. Un total de 72 élus seulement: une hécatombe. Face à eux, la droite résiste mieux que prévu -bien que réalisant son pire score de la Ve République- et conserve 137 sièges (113 LR, 18 UDI, 6 DVD; l'extrême droite aura 9 représentants (8 FN et 1 de la Ligue du Sud), 10 si l'on inclut Nicolas Dupont-Aignan.
Ce qui donne donc une opposition formée au deux tiers d'élus de droite. Un état de fait que semble avoir théorisé et prévu Emmanuel Macron qui, constatant son siphonage réussi du PS à la présidentielle, a formé un gouvernement provisoire aux clés et à la tête confiées à d'ex-LR. Mais aussi pris des premières décisions de nature à draguer l'électorat de droite: ligne dure concernant les migrants, réforme du code du travail enclenchée très vite, remise en cause des réformes de l'éducation du précédent quinquennat.
Alliée au MoDem, fondé par un ancien ministre de Chirac et ex-président de l'UDF, LREM qui se proclamait "et de gauche et de droite" est-elle en passe de céder aux sirènes de la seconde? Pierre Laurent et Marie-Noëlle Lienemann l'ont craint très tôt.
Pourtant, maintenant que les élections sont passées et que les Français lui ont donné les moyens de mener sa politique, Emmanuel Macron n'a pas besoin de draguer qui que ce soit. Il est majoritaire même sans le MoDem. Et demande, comme il l'a fait dire à Gérard Collomb ce lundi matin sur franceinfo ou à Edouard Philippe après l'annonce des résultats, dimanche, d'être jugé sur les actes. Macron mettra en œuvre sa promesse de "libérer" les énergies, le travail -voire son code-, ça c'est de droite. Pour ce qui est de gauche, le tout est de savoir quels compromis seront faits sur la protection des salariés et des individus.
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