Sécurité renforcée à la rentrée face au risque terroriste : le plan du gouvernement
Plus de 3.000 réservistes de la gendarmerie nationale seront mobilisés pour le retour en classe le 1er septembre dans les 64.000 établissements scolaires, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse conjointe avec la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. "Tout au long de l'année, une attention particulière sera portée aux abords des établissements", a-t-il ajouté, précisant que la "surveillance dynamique à proximité des écoles, collèges, lycées et universités sera renforcée par des patrouilles mobiles" en lien avec les polices municipales.
Les chefs d'établissements pourront également "compter sur l'engagement des 2.391 gendarmes et policiers correspondants +sécurité école+ présents dans les commissariats et brigades de gendarmerie", selon le ministre de l'Intérieur. Les préfets doivent également réunir à la rentrée "un état-major départemental de sécurité" consacré à la protection de l'espace scolaire.
La ministre de l'Education a précisé de son côté que 50 millions d'euros supplémentaires seront débloqués pour aider les collectivités locales à effectuer les travaux de sécurisation d'urgence des établissements scolaires. Les mairies sont en effet responsables des bâtiments en ce qui concerne les écoles, les départements pour les collèges et les régions pour les lycées. Elle a souligné la "volonté affirmée de développer dans l'institution scolaire une culture pérenne de la gestion du risque et de la sécurité".
A huit jours de la rentrée , le gouvernement a ainsi cherché à rassurer parents, élèves et enseignants, dont des représentants appellent cependant à ne pas tomber dans la psychose. La France vit depuis plus d'un an et demi sous une menace terroriste sans précédent, après une série d'attentats revendiqués par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI).
Les enseignants font partie des nombreuses cibles citées par l'EI. Dans un numéro de novembre 2015, Dar-al-Islam, sa revue francophone de propagande, appelait à "combattre" et "tuer" les fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane".
Beaucoup de mesures avaient déjà été annoncées. Pendant l'été, une circulaire datée du 29 juillet adressée aux préfets et aux recteurs énumérait plusieurs dispositions s'ajoutant à de précédents textes publiés après les attentats du 13 novembre. Pour les ministres de l'Education et de l'Intérieur, la sécurité des établissements scolaires est une "priorité absolue".
Une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012, Mohamed Merah avait abattu, au nom du djihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse, devant l'établissement puis dans la cour.
Philippe Tournier, à la tête du principal syndicat des personnels de direction, rappelle que les établissements ne disposent d'aucun personnel de sécurité dédié, "alors que la moindre boutique de T-shirts a un vigile qui fouille les sacs à l'entrée". Un argument auquel la ministre de l'Education a rétorqué: "le renforcement des patrouilles mobiles est la réponse la plus adaptée. Les écoles ne sont pas ouvertes au grand public, contrairement aux magasins".
Parmi les principales mesures de sécurité figure l'organisation obligatoire de trois exercices de sécurité au sein des établissements (contre deux jusqu'à présent), dont un simulant un attentat avec intrusion. Les académies doivent veiller à la mise à jour des répertoires téléphoniques des chefs d'établissement et des inspecteurs afin que toute alerte puisse être rapidement transmise. L'envoi d'une alerte par SMS sera testé la veille de la rentrée.
Côté élèves, sont prévues "une sensibilisation aux gestes qui sauvent" des collégiens en classe de troisième, et la formation au brevet de secouriste "de tous les élèves délégués". Il est aussi demandé aux directeurs d'école de tenir "des réunions de rentrée avec les parents d'élèves pour leur exposer les mesures de sécurité prises", et, dans les collèges et lycées, d'informer élèves et parents "dès la rentrée".
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