Ségolène Royal : la ministre de l'Ecologie veut relancer la construction de centrales nucléaires en France
Il est loin le temps où Ségolène Royal disait vouloir ramener le nucléaire à une"énergie d’appoint". Dans une interview accordée eu magasine Usine nouvelle et publiée ce mardi, la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie annonce vouloir relancer la construction de centrales nucléaires en France. Pour cela, elle suggère l’émergence d’une"nouvelle génération de réacteurs qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées".
Pour la ministre,"l’énergie nucléaire est un atout, même si demeurent des questions sur la gestion des déchets et l’approvisionnement en uranium". Car le nucléaire permet de réaliser la transition énergétique en assurant "une sécurité énergétique". Toutefois "il serait contre-productif pour EDF de lui laisser croire qu’il y a une situation acquise, qu’elle n’a pas la responsabilité d’imaginer son futur", nuance Ségolène Royal. Car pour elle, "EDF doit se positionner dans une offre énergétique variée. Elle doit être capable de vendre à la Pologne du nucléaire, mais aussi du renouvelable".
C’est la première fois que Ségolène Royal évoque la possibilité de construire de nouveaux réacteurs en France. Lors de la primaire socialiste de 2011 pour la présidentielle, elle s’était prononcée pour une sortie du nucléaire dans l'Hexagone à "échéance de quarante ans maximum". La concurrente de François Hollande promettait notamment l'abandon de la construction du futur réacteur EPR à Flamanville. Elle souhaitait transofrmer le site en centre de recherche sur les techniques de démantèlement et les énergies renouvelables.
Toutefois, depuis son entrée au gouvernement en avril 2014, Ségolène Royal a bien évolué et s’en tient désormais à l’engagement de François Hollande de réduire de 75% à 50% la part de l’atome dans la production d'électricité française d’ici 2015, le but étant de favoriser le développement de filières renouvelables, comme l’explique une proposition du projet de loi sur la transition énergétique. Le texte, qui sera examiné par le Sénat en février, prévoit un"développement maîtrisé et sécurisé des installations destinées à consommer tout ou partie de leur production électrique", promet Ségolène Royal qui assure avoir réussi à le faire voter par l'Assemblée en octobre en faisant preuve de pragmatisme plutôt que d'idéologie.
Le texte plafonne également la capacité nucléaire de la France à 63,2 gigawatts, son niveau actuel. Toute mise en service d’un nouveau réacteur devra donc être compensée par la fermeture d’un autre de capacité égale. Aussi, Ségolène Royal promet la fermeture tant attendue par les Verts de la centrale de Fessenheim "dès que l’EPR de Flamanville ouvrira". Soit pas avant 2017, si l'on s'en tient au dernier calendrier d'EDF.
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