Ségolène Royal sur Air France : "'il y a eu des erreurs des deux cotés"
Les tensions syndicales illustrées par le refus d'un ouvrier de Saint-Nazaire de serrer la main de François Hollande.
"Saint-Nazaire ce sont des chantiers navals qui ont failli fermer en 2012. Aujourd'hui ils sont en train de construire le plus grand paquebot de monde et 400 salariés ont été recrutés. C'est une entreprise qui reprend le chemin de la croissance (...). Parlons aussi des raisons pour lesquelles la France peut être fière".
"C'est regrettable, mais ne pas serrer la main n'empêche pas de discuter. Il y a eu un échange respectueux entre le salarié délégué syndicale et le président de la République. Ce qui est important c'est d'avoir l'écoute et le respect mutuel".
"Partout je vois des choses positives. Il y a des difficultés car nous vivons des mutations industrielles importantes. Certaines sont positives comme la transition énergétique".
"Pour bien organiser ces mutations, il faut un dialogue social de qualité. Une entreprise c'est une communauté humaine, de travail et de destin. Il faut du respect mutuel".
La situation au sein d'Air France
"J'appelle la direction d'Air France (les transports sont rattachés au ministère de l'Ecologie, NDLR) et les syndicats à reprendre le dialogue. Il a repris sur des bases fragilisées. Reconnaissons qu'il y a eu des erreurs des deux cotés. Rien ne justifie qu'on en vienne aux mains. Mais lorsqu'on y vient, il est évident que les responsabilités ne sont pas toutes du même côté".
"Ce qui est important c'est que les salariés aussi comprennent les mutations de l'entreprise".
Les salariés soupçonnés de violence interpellés chez eux
"C'est la procédure judiciaire. Je n'ai pas à la commenter. C'est la loi et chacun pourra se défendre. Il faut déjà penser à l'étape suivante. Ça ne sert à rien de jeter de l'huile sur le feu".
"En tant que membre du gouvernement, ma responsabilité est de faciliter la reprise du dialogue social afin que cette entreprise puisse retrouver le chemin de la croissance".
"Le dialogue social est de la responsabilité des entreprises, pour les organisations syndicales, elle est d'y entrer de manière positive".
L'avenir d'Air France nécessite-t-il la suppression de 2.900 postes?
"Je ne le crois pas. Il faut remettre les choses à plat. On ne gère pas une entreprise par la pression sur les salariés".
"L'Etat (actionnaire d'Air France, NDLR) a un droit de regard qui me permet de dire que la direction de l'entreprise a une responsabilité sur la qualité et la reprise du dialogue social. Je pense que toutes les solutions ne sont pas encore mises sur la table. On ne revient pas autour de la table en disant (que les suppressions de postes) sont à prendre ou à laisser".
Le terme "voyous" utilisé par Manuel Valls pour qualifier les employés violents
"C'est du passé".
Le scandale Volkswagen
"On aura les premiers résultats (des tests sur les véhicules, NDLR) très prochainement. Les autres constructeurs ont accepté que leurs véhicules soient testés. Cette fraude est proprement inacceptable alors qu'on sait que la pollution de l'air est un problème de santé publique majeur avec 40.000 morts prématurées selon le dernier rapport du Sénat".
Sur le diesel, est-il envisageable de revenir sur la récupération de TVA pour les véhicules professionnels?
"C'est un projet global. La question est tout à fait légitime. On doit poser toutes les questions qui donnent au diesel un avantage sur les véhicules propres".
"C'est déjà le cas pour les pour les particuliers puisqu'il y aura une prime de 10.000 euros pour ceux qui changeront leur véhicule diesel de plus de 10 ans pour un véhicule électrique. (...) A condition qu'il y ait un déploiement des bornes électriques sur le territoire et une baisse des prix des véhicules électrique".
"Il faut rapprocher les taxes sans augmenter la charge fiscale. Baisser sur l'essence et augmenter sur le diesel mais en faisant attention à ce que les Français puissent changer de voiture. Tout le monde ne peut pas s'acheter une voiture neuve du jour au lendemain".
"Je ne veux pas improviser sur ces sujets là".
Engie qui voulait investir dans le charbon en Turquie à quelques semaines de la COP21
"Ils se sont engagés à arrêter. L'Etat arrête de subventionner les investissement dans le charbon".
"On ne peut pas d'un coté déplorer les effets catastrophiques du dérèglement climatique et de l'autre investir dans les énergies fossiles".
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