Services publics : "un sentiment de dégradation", selon la consultation du gouvernement
Les résultats de la consultation lancée en novembre pour recueillir les avis des agents et des usagers des services publics, présentés mercredi par le gouvernement, montrent un sentiment de dégradation largement partagé.
Baptisée "forum de l'action publique", cette consultation qui comportait deux volets - une plateforme en ligne et des événements régionaux - s'est déroulée du 24 novembre au 9 mars. Elle s'inscrit dans le processus de transformation de l'action publique engagé par le gouvernement, nommé Action publique 2022.
La présentation organisée mercredi à Bercy a été boycotté par la CGT fonction publique, pour qui cette consultation est une "opération de communication" ainsi que par Solidaires, qui qualifie le processus d'"échec, au vu de l'engouement particulièrement limité qu'il a suscité".
Quelque 17.000 personnes (10.000 agents, 7.000 usagers) ont répondu à un questionnaire ouvert à tous sur une plateforme numérique.
Principal enseignement: tout en manifestant un attachement élevé au service public, les personnes interrogées partagent un sentiment de dégradation de l'action des services publics (pour 66% des agents publics, et 60% des usagers), matérialisé par "la fermeture de certains services publics" et "des temps d'attente qui s'allongent", selon le document de restitution. Nombre de répondants lient cette dégradation à la baisse des moyens et aux réductions d'effectifs.
Si le devoir de neutralité et le respect de la laïcité sont jugées plutôt bien mises en oeuvre, la continuité des services publics n'apparaît comme effective que pour 31% d'usagers, et la protection des plus fragiles pour 27%.
Pour faire mieux, beaucoup de participants suggèrent de simplifier les démarches (41% des agents, 32% des usagers), réduire le délais de traitements des demandes et élargir les horaires d'accueil.
Par ailleurs, la majorité des agents et usagers se prononce pour que le périmètre actuel des missions de service public reste inchangé.
La plateforme en ligne proposait également, cette fois aux seuls agents, de faire des propositions sur l'attractivité de la fonction publique et des problématiques de ressources humaines (RH). Un peu plus de 4.800 contributions ont été recueillies - un chiffre à mettre en parallèle avec les 5,7 millions d'agents publics. Principales attentes: une meilleure reconnaissance et un meilleur accompagnement des déroulements de carrière.
Au total, le site mis en place par le gouvernement a été visité par 154.000 personnes, selon lui.
Une dizaine d'ateliers, dans plusieurs villes de France, ont rassemblé quelque 600 participants.
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