Tension en Corse : Talamoni et Simeoni dénoncent fermement
Le nationalisme corse est "aux antipodes" du racisme et de la xénophobie, a estimé ce lundi 27 au matin Gilles Simeoni, le nouveau président du conseil exécutif de Corse après les défilés des derniers jours à Ajaccio qui ont donné lieu à des dérapages racistes.
"Le nationalisme corse est aux antipodes, totalement aux antipodes de tous les phénomènes de racisme, de xénophobie ou d'exclusion", a-t-il affirmé sur France Inter. "Notre nation est une démarche progressiste, qui est l'affirmation de l'existence d'un peuple, le peuple corse, et pour autant, la conception du peuple corse est une conception ouverte, généreuse, accueillante", assure le leader nationaliste, élu lors des dernières élections régionales.
Cette conception est "conforme d'ailleurs à l'histoire corse, puisque que depuis des siècles, des femmes et hommes arrivés dans cette île, quelles que soient leur origine, leur couleur de peau, leur religion, se sont intégrés, sont devenus partie intégrante de notre peuple". "Nous pensons qu'il faut que ça continue ainsi et nous ferons tout que pour que ça continue ainsi", dit-il.
Le chef de l'exécutif insulaire a de nouveau condamné "sans aucune réserve" les comportements "scandaleux, honteux" qui se sont déroulés après l'agression de deux pompiers et d'un policier à Ajaccio dans le quartier des Jardins de l'Empereur. Plusieurs slogans racistes ont notamment été scandés dans les cortèges de manifestants et un lieu de culte musulman a été saccagé, faits qui font l'objet d'enquêtes judiciaires.
"Nous avons les meilleures relations, non seulement avec les représentants du culte musulman mais avec la totalité de la communauté musulmane en Corse", a assuré Gilles Simeoni. "J'aimerais qu'on dise que, depuis trois jours, il n'y a pas seulement eu des lamentables déferlements de haine, mais aussi des gestes forts de solidarité", a-t-il poursuivi.
Le nouveau responsable de la collectivité corse a notamment cité en exemple des "jeunes qui se sont rendus spontanément sur le lieu de culte musulman saccagé" et "qui ont aidé à la remise en état des lieux".
Interrogé sur le fait que ces événements se soient déroulés quelques jours seulement après la victoire des nationalistes aux élections, Gilles Simeoni a estimé qu'il s'agit d'une "coïncidence malheureuse".
"Maintenant, on se demande s'il n'y a pas une forme d'instrumentalisation pour tenter de mettre en difficulté celles et ceux qui ont été élus par le suffrage universel il y a une dizaine de jours", s'est-il également interrogé.
Dans le même temps, toujours ce lundi matin, le président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a lui aussi dénoncé ces actes. "Ceux qui se livrent à la profanation d'un lieu de culte ne peuvent pas se revendiquer de la culture corse, il s'agit seulement d'une minorité", a-t-il ainsi déclaré sur RMC-BFMTV. Accusant "des agitateurs extrémistes, des groupuscules d'extrême droite qui s'agitent depuis quelques mois" en Corse, il a appelé à "l'apaisement".
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