Terrorisme : Valls annonce un nouveau plan pour lutter contre la radicalisation
Manuel Valls annonce ce lundi 9 un nouveau plan contre le terrorisme et la radicalisation, qui regroupe des mesures déjà connues et des dispositifs nouveaux, afin notamment de doubler les capacités de prise en charge de jeunes susceptibles de basculer dans le djihadisme. A l'issue d'un comité interministériel à Paris, le Premier ministre doit dévoiler vers 11h15, selon Matignon, "80 mesures, dont 50 nouvelles", parmi lesquelles plusieurs ont toutefois déjà été annoncées et sont en voie d'être adoptées.
Ce "nouveau plan d'action contre la radicalisation et le terrorisme" vise, a-t-on expliqué à l'AFP, à "remettre en perspective, avec une forte cohérence", les mesures adoptées depuis le début du quinquennat Hollande, dans le cadre des lois antiterroristes et sur le renseignement ainsi que du premier plan adopté en avril 2014 et renforcé après les attentats de 2015. "Le plus gros volet concerne la prise en charge des personnes radicalisées et la politique de déradicalisation", a-t-on déclaré dans l'entourage de Manuel Valls. "L'objectif est de doubler, en deux ans, la capacité de prise en charge, alors qu'aujourd'hui 1.600 jeunes et 800 familles bénéficient, sur la base d'un volontariat, d'un suivi."
Soulignant que les structures chargées de cette "déradicalisation" étaient au départ "quasi inexistantes", et qu'il s'agit encore d'associations "souvent fragiles", le gouvernement entend les renforcer en accompagnant leur "professionnalisation". Il souhaite également s'appuyer sur des structures plus établies de lutte contre la délinquance en mettant en place des formations pour qu'elles puissent s'occuper de déradicalisation, selon cette source. Autre objectif: renforcer un "contre-discours public" face à la propagande jihadiste et "développer et soutenir financièrement un contre-discours privé".
Le fonds interministériel de prévention de la délinquance, déjà abondé de 20 millions d'euros supplémentaires en 2015 pour la lutte antiterroriste, recevra 20 millions de plus par an en 2016-2017. "Face à un phénomène d'ampleur, qui concerne aujourd'hui plus de 2.000 personnes identifiées dans les filières syro-irakiennes et près de 9.300 personnes signalées pour radicalisation", Matignon revendique une "approche la plus transversale possible" qui n'est "pas uniquement dans le champ sécuritaire". Douze ministres (Intérieur, Justice, Education, Culture, Ville...) participent à la réunion de ce lundi. Le plan reprend aussi plusieurs mesures du projet de réforme pénale en cours d'examen au Parlement, comme le contrôle administratif pour des personnes de retour du djihad ou la refonte du renseignement pénitentiaire. Il évoque une "grille d'analyse partagée" de la radicalisation et le renforcement de la recherche en la matière, avec davantage de bourses.
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