Thévenoud affirme que ses déboires fiscaux étaient connus au plus haut niveau
Sortant de son relatif silence dans ce livre en forme de plaidoyer, celui qui est redevenu député de Saône-et-Loire et a été exclu du PS y retrace son ascension et tente de justifier son progressif "évitement" des courriers, son autoproclamée "phobie administrative". "Négligence" partagée, selon lui, avec son épouse, qui perdra son poste de chef de cabinet de Jean-Pierre Bel, alors président socialiste du Sénat.
La scène se serait déroulée dans le bureau du secrétaire d'Etat au Budget, au premier des neuf jours de Thomas Thévenoud au gouvernement, fin août 2014. "En avril, tu as failli être nommé déjà" et ça ne s'est pas fait "à cause de tes impôts": "l'Elysée savait et, au dernier moment, ils ont fait machine arrière", lui aurait dit Christian Eckert. Pourquoi alors cette nomination en fin de l'été? "Ils ont dû oublier", aurait avancé le secrétaire d'Etat. Thomas Thévenoud se met finalement à jour en réglant 41.475 euros au titre de ses impôts pour 2013. Mais Manuel Valls lui annonce qu'il doit quitter le gouvernement.
"Il y en a d'autres qui ont des problèmes avec les impôts, leur patrimoine, leur ISF... Dans ton gouvernement, à l'Assemblée", aurait objecté le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. "Je m'en moque (...) La décision est prise", aurait répondu le Premier ministre, pour qui "le vrai problème" n'est pas tant la Haute autorité pour la transparence que des médias comme Le Figaro ou Mediapart "s'ils sortent quelque chose".
Thomas Thévenoud raconte "la guerre" menée par Manuel Valls et d'autres responsables PS réclamant sa démission de l'Assemblée, à l'inverse du soutien de quelques camarades et du président Claude Bartolone.
"A l'Assemblée (...) certains m'en veulent d'avoir été le révélateur de leurs turpitudes", écrit l'élu bourguignon, des élus ayant dû d'après lui "aller voir leur percepteur, régulariser leur situation en urgence".
A l'extérieur, entre insultes et lettres anonymes, dans un contexte de "ras-le-bol fiscal" et de défiance envers les politiques, Thomas Thévenoud, qui narre ses séances chez le psychiatre, dit vivre encore dans la "peur".
Le parquet de Paris a ouvert en juin 2015 une enquête pour fraude fiscale le visant. "Il n'y aucun montage fiscal. Aucun revenu caché. Aucun compte à l'étranger", se défend l'intéressé, ancien membre de la commission d'enquête parlementaire sur Jérôme Cahuzac et ex-membre de la commission des Finances.
Thomas Thévenoud impute l'origine de sa chute à une "vengeance politique" en Saône-et-Loire. A 41 ans, il a déjà annoncé dans les médias qu'il serait candidat pour un deuxième mandat en 2017.
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