TVA : les regrets de François Hollande
François Hollande le confesse, il n'aurait pas dû "aller aussi loin" lorsqu'il a supprimé la TVA sociale. Un mea culpa que révèle le livre de la journaliste du Monde, Françoise Fressoz, qui doit paraître cette semaine et intitulé Le Stage est fini (Ed. Albin Michel). Ces quelques mots ont bien sûr fait réagir dans l'opposition, mais aussi à gauche.
Le candidat Hollande avait en effet vertement dénoncé la TVA sociale instaurée en 2011 par Nicolas Sarkozy pour financer les allégements de charges des entreprises. A peine François Hollande avait-il accéder à l'Elysée qu'il tenait sa promesse de la supprimer. Mais dès 2014, il avait fait voter une nouvelle hausse de la TVA pour financer le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) permettant de… baisser les charges.
Si c'était à refaire, "je ne serais pas allé aussi loin, j'aurais gardé l'augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu'il nous avait laissé", lâche François Hollande dans le livre de Françoise Fressoz.
Pour l'opposition, cela démontre que le président de la République n'a basé sa campagne et le début de son mandat que sur "l'anti-sarkozisme", sans se soucier de ce qui était le mieux pour la France. "Après avoir dénoncé pendant des années toute augmentation de TVA, F.Hollande regrette l'abrogation de la TVA sociale. Tout arrive!", a tweeté François Fillon. "Ce n'est pas étonnant qu'il y ait une crise politique, (…) Monsieur Hollande n'a pas de majorité pour faire une politique qui n'est pas celle qu'il a annoncée" a déclaré Alain Juppé ce mercredi sur France Inter.
Ces révélations ne ravissent pas à gauche. Car la volte-face de François Hollande symbolise pour certains son virage à droite: "c'est admettre qu'il y a une similitude assez forte entre la politique qu'avait menée Sarkozy et la politique que nous avons menée en arrivant au pouvoir" a déclaré sur Europe-1 le député frondeur Laurent Baumel.
Des regrets, François Hollande semble d'ailleurs en avoir également sur l'évolution de sa famille politique: "j'ai fait le pari que la gauche était devenue mature (…) qu'elle devrait faire bloc pour gouverner ; mon constat, c'est qu'une partie de la gauche ne l'admet pas" révèle l'ouvrage. De même, le président de la République concède: "j'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche mais servent l'intérêt général".
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