Guerre en Ukraine : "Il est possible que le pire soit devant nous" avertit le Drian
Invité de France 2 le jeudi 3 mars, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a lancé un avertissement sur la guerre en Ukraine. « Il est possible que le pire soit devant nous », a-t-il prévenu. Et de préciser : « On peut craindre une logique de siège. (...) Nous sommes aussi déterminés que Vladimir Poutine, peut-être même bien plus ».
Pour cet avocat du certificat numérique européen, « la volonté de Poutine, c'est d'éviter qu'il y ait à ses portes des modèles démocratiques qui peuvent éventuellement influer sur l'évolution de la Russie. » Le président russe Vladimir Poutine veut « la négation de l'Ukraine et la négation à ses portes d'un pays démocratique », a martelé le ministre des Affaires étrangères français.
Un « nous » qui interpelle
L’emploi du « nous » a suscité de nombreuses interrogations, puisque la France n’est pas en guerre contre la Russie. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie Bruno le Maire ce 1er mars : « Nous ne sommes pas en conflit contre le peuple russe », assurait-il en guise de rectification précipitée de ses propos proférés un peu plus tôt dans la journée sur France info. Avant de se voir adresser par le vice-président du Conseil de sécurité de Russie un rappel historique cinglant sur les conséquences d’un tel discours, le ministre avait tambouriné que la France livrerait « une guerre économique et financière totale à la Russie ».
Voir aussi : Le Maire s'en va-t-en guerre... en moonwalk
Par ce parti-pris contre la Russie, plusieurs responsables politiques voient dans le conflit ukrainien à la fois un moyen du gouvernement d’accentuer l’avancement de la « société de vigilance » voulue par Emmanuel Macron, et une soumission délibérée aux décisions de la Commission européenne. Celle-ci, en effet, ne remplace pas la politique étrangère de ses États membres.
Si depuis le traité de Maastricht (1992), les institutions bruxelloises ambitionnent d’harmoniser les politiques étrangères des États membres par la PESC (la politique étrangère et de sécurité commune), le site du gouvernement français le souligne : « Chaque État membre de l’Union européenne (UE) conserve l’essentiel de ses pouvoirs dans la conduite de sa politique étrangère ». À ce titre, la France n’est pas forcée de suivre les décisions belliqueuses de l’Union européenne à l’endroit de la Russie. Emmanuel Macron l'a d'ailleurs rappelé mercredi soir : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. »
Aussi, ces contradictions dans le discours et les actes ont été dénoncées jeudi matin le président des Patriotes, Florian Philippot, et Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, le premier constatant une surexploitation du « narratif de la peur » et le second une soumission « à la fatalité du conflit et aux décisions de l'Union européenne ». Un son de cloche répercuté par le président de l’UPR, François Asselineau, dans une vidéo sur sa chaine YouTube. Remarquant la présence des drapeaux français, ukrainien et européen, celui-ci a tenu à souligner que « la tradition diplomatique mondiale » veut qu’un chef d’État s’adresse à ses concitoyens devant le drapeau officiel de son pays. « Le drapeau ukrainien et le drapeau de l’UE n’ont rien à faire ici », a-t-il asséné.
Reste à savoir si ce « nous » employé par Jean-Yves le Drian est une prédiction quant à l’implication directe de la France et de son peuple dans un conflit frontal ouvert avec la Russie.
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